Principaux motifs de traitements inégalitaires ou de discrimination parmi les personnes en ayant déclaré
Note : la question posée était la suivante : « Au cours des cinq dernières années, pensez-vous avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations ? » Plusieurs motifs peuvent être déclarés, la somme des pourcentages associés aux motifs peut donc être supérieure à 100%.
Source : INED-INSEE, enquêtes « Trajectoires et Origines ».
En 2019-2020, une personne sur cinq (19 %) déclare avoir subi « des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années ». C’est 5 % de plus que dix ans auparavant, ce qui peut indiquer une hausse des comportements effectifs de discrimination aussi bien qu’une plus forte sensibilité de la société à ces questions, qui augmenterait la propension à les signaler.
La déclaration des discriminations sexistes en forte hausse chez les femmes
Il y a dix ans, les proportions de femmes et d’hommes déclarant avoir subi des discriminations étaient sensiblement identiques (14 %, contre 13 %). Désormais, l’écart est de cinq points : 21 % des femmes déclarent avoir subi des discriminations, contre 16 % des hommes. Le motif sexiste notamment a augmenté très fortement : en 2019-2020, 10 % des femmes déclarent avoir subi une discrimination ou un traitement inégalitaire en raison de leur sexe, contre 4 % en 2008-2009.
Chez les hommes, la déclaration de discriminations a donc également augmenté en dix ans (passant de 13 à 16 %). La répartition des principaux motifs de discrimination reste sensiblement identique entre les deux dates : parmi les hommes déclarant avoir été discriminés, la part de ceux pour lesquels la raison est leur origine, leur nationalité ou leur couleur de peau diminue légèrement, mais leur part dans la population augmente : 9 % en 2019-2020, contre 8 % en 2008-2009.
Une discrimination en raison des origines fortement ressentie par les personnes avec ascendance migratoire
Si le sentiment de discrimination a fortement augmenté pour les personnes sans ascendance migratoire entre 2008-2009 et 2019-2020 (passant de 10 à 15 %), celui-ci reste sensiblement plus faible que pour les personnes à ascendance migratoire : 27 % des immigrés (stable sur dix ans) et 28 % des descendants d’immigrés (+ 4 points en dix ans) déclarent ainsi avoir subi des discriminations.
L’origine est un des principaux motifs de discrimination évoqués par ces personnes : au total, un immigré ou descendant d’immigré sur cinq déclare avoir été victime d’un traitement inégalitaire en raison de son origine, de sa nationalité ou de sa couleur de peau. Cette proportion monte même jusqu’à un sur trois pour les personnes originaires d’Afrique subsaharienne.
Cause commune n° 30 • septembre/octobre 2022