Une jeunesse se préparant à son tour à l’accroissement des connaissances est une richesse pour le pays tout entier. Il est normal qu’elle puisse se former dans de bonnes conditions, et notamment qu’elle soit rémunérée pour pouvoir se consacrer entièrement à ses études. Ainsi la société mise sur son avenir.
La France compte plus de 2,7 millions d’étudiants. Pourtant, 20 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté et la moitié ne se consacrent pas pleinement à leurs études parce qu’ils sont obligés de se salarier pour les financer. Ce salariat étudiant participe au décrochage et à l’abandon du cursus universitaire de nombre d’entre eux. Il s’agit là de la première cause d’échec à l’université et donc d’un gâchis pour la société, qui se prive ainsi d’une jeunesse formée et prête à relever les défis de demain.
Dans leur activité d’études, les étudiants ne produisent pas de richesses, ne vendent pas leur force de travail et de fait ne sont pas exploités. Nous ne pouvons donc pas les considérer comme des travailleurs. Quelle est leur place dans la société ? Ils sont de futurs travailleurs en formation. Cependant, nous ne pouvons pas les réduire à des travailleurs en devenir. Ce serait justifier le projet libéral voulant faire de l’université un lieu de formation professionnelle. Il appartient davantage à l’entreprise, via la formation en interne, de transmettre des compétences professionnelles.
« À l’inverse du projet libéral, les études, et au-delà la recherche, doivent permettre le libre développement des savoirs. »
À l’inverse du projet libéral, les études, et au-delà la recherche, doivent permettre le libre développement des savoirs. En acquérant un socle de connaissances, les étudiants se forment à élaborer à leur tour des savoirs. À l’inverse du projet libéral qui individualise la formation, nous pensons que les étudiants sont utiles à la société du fait qu’ils participent à élever le niveau général de connaissances et de qualification des travailleurs du pays. Une jeunesse formée qui peut se consacrer pleinement à ses études est une richesse pour la société. Instaurer un revenu pour les étudiants, basé sur un système de cotisations sociales prélevées sur la production de richesses, c’est miser sur l’avenir de la société en investissant dans la formation tout en mettant fin à la précarité étudiante.
Jeanne Péchon est secrétaire nationale de l’Union des étudiantes et étudiants communistes (UEC).
Introduction : La jeunesse est une richesse collective. Loin d’être un « problème à traiter », elle est l’une des solutions à la crise qu’affronte le pays. C’est grâce à elle que se font jour des comportements nouveaux dans la société, que les batailles pour l’égalité des droits progressent, que l’on pourra dans le futur mettre fin au patriarcat, faire respecter la dignité humaine autant que nos ressources naturelles…
Cause commune • janvier/février 2022