La crise de la politique semble un puits sans fond. Car le fossé n’en finit pas de se creuser entre les citoyens et « la classe politique » : c’est du moins ce qui ressort du sondage Odoxa-Backbone d’octobre 2024 pour Le Figaro. La situation en vérité est paradoxale : 6 Français sur 10 disent s’intéresser à la politique (70 % de participation au premier tour du 30 juin dernier) mais 8 sur 10 ont une mauvaise opinion des partis politiques. L’image des partis est assez catastrophique et l’actualité (dissolution, longue absence de Premier ministre, feuilleton du NFP pour la désignation d’un candidat commun, désignation incongrue de Michel Barnier) a amplifié ce désamour : ce qu’on reproche avant tout aux partis, c’est de ne pas tenir leurs promesses électorales, de ne pas prendre en compte le vote des électeurs et d’être sensibles à la corruption et aux conflits d’intérêt.
L’institut de sondage note : « Ces chiffres reflètent une crise profonde de confiance entre les citoyens et leurs représentants, amplifiée par des scandales politiques et une communication jugée trop souvent éloignée des réalités économiques et sociales du pays. »
Au point qu’un tiers des Français (33 %) se qualifie comme « sans proximité partisane ».
Comme le souligne André Chassaigne, sollicité pour cette enquête : « On a pris conscience d’une forme de rejet de la part de l’opinion, qui laisse peu de place aux arguments. L’attachement aux élus est en train de se distendre. »
Cause commune n° 42 • janvier/février 2025