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Aujourd’hui, non seulement la lutte pour une république irlandaise unie reste d’actualité et connaît même une nouvelle vivacité, mais elle peut aboutir concrètement à l’organisation d’un référendum pour l’unité de l’Irlande.

Ce mois de mai 2021 marque deux anniversaires douloureux pour la lutte de libération du peuple irlandais et pour la république irlandaise. Il y a un siècle, le 3 mai 1921, entre en vigueur unilatéralement la loi du parlement britannique divisant arbitrairement le peuple irlandais en deux entités, entre les six comtés du nord, destinés à demeurer sous domination de Londres, et les vingt-six comtés du sud. Il y a quarante ans, le 5 mai 1981, Margaret Thatcher laissait mourir de faim Bobby Sands, élu quelques semaines plus tôt député au parlement de Westminster anti-bloc H avec le soutien du Sinn Féin. Il fut le premier des dix combattants dénonçant les conditions de détention infligées aux prisonniers politiques irlandais à connaître ce sort. Lui et ses neuf camarades détenus que le pouvoir britannique laissa mourir dans d’atroces souffrances revendiquaient simplement la reconnaissance de leurs droits et de leur statut de prisonniers politiques. Bobby Sands avait écrit : « Elle éclaire l’obscurité de cette cellule de prison, elle gronde sa puissance, cette pensée indomptable, mon ami, cette pensée dit “j’ai raison”. » 

« La partition de l’Irlande est une injustice historique. »

Les accords de paix de 1998, dits « accords du Vendredi saint », ont ouvert de nouvelles perspectives pour le peuple irlandais. Mais leur pleine application reste entravée par les menées sectaires des unionistes ultraconservateurs du parti unioniste démocrate (DUP) en Irlande du Nord qui font tout leur possible pour la saboter.

Aujourd’hui, non seulement la lutte pour une république irlandaise unie reste d’actualité et connaît même une nouvelle vivacité, mais elle peut aboutir concrètement à l’organisation d’un référendum pour l’unité de l’Irlande. C’est le moment ! Les accords de paix de 1998 stipulent qu’un tel référendum doit être organisé quand il apparaît que l’aspiration à l’unité est majoritaire dans la population des six comtés. Le blocage institutionnel organisé par le DUP, qui n’a pas la majorité dans les six comtés, est d’une folle irresponsabilité. Les résultats du référendum du Brexit montrent qu’une majorité de la population de la région est d’abord et avant tout préoccupée par le maintien et le renforcement des liens avec le reste de l’Irlande. La pandémie de la covid-19 souligne l’importance d’avoir un système de santé publique et de sécurité sociale unifié.  Les résultats électoraux récents du Sinn Féin aux élections générales britanniques de décembre 2019 et irlandaises de février 2020 en font désormais le premier parti en voix, si l’on considère la totalité de l’île.

Comme l’a déclaré Mary-Lou McDonald, la présidente du Sinn Féin, lors de la commémoration de l’insurrection républicaine de Pâques 1916, le 4 avril dernier : l’unité irlandaise c’est « la politique d’une nation qui transcende toutes les blessures, divisions et conflits du passé en forgeant un nouvel avenir ensemble, pour nous tous ».

Le gouvernement de Londres se refuse à une telle perspective. La bataille est centrale pour nos amies et amis irlandais, et pour l’Europe entière. La partition de l’Irlande est une injustice historique. Toutes les luttes nationales, républicaines, sociales du peuple irlandais depuis plus d’un siècle sont tendues vers l’objectif d’une république irlandaise sur la totalité du pays. Le PCF s’est toujours tenu aux côtés de cette lutte, aux côtés de celles et ceux qui la portent, souvent au prix de leur vie ou de leur liberté. Les conditions ont aujourd’hui changé, mais l’importance de la lutte et de son objectif demeure. Les communistes français poursuivront la solidarité qu’ils ont toujours manifestée aux républicains irlandais, au Sinn Féin, pour la réalisation de l’objectif historique du peuple irlandais. 

An Phoblacht Abú! Vive la République !

Cause commune n° 23 • mai/juin 2021