L'enquête Viavoice de la mi-mars 2024 pour Libération sur les impôts et les services publics montre bien qu’une majorité de l’opinion juge le système fiscal injuste et demande que l’on taxe davantage les plus fortunés et les grandes entreprises. Concernant la dette, seuls 32 % des sondés sont d'avis que cet enjeu est « prioritaire ». Quant à la confiance accordée au gouvernement pour gérer les finances publiques, elle est quasi nulle : 3 % lui font « tout à fait confiance » et 17 % « plutôt confiance ».
Dans une proportion à peu près identique, ils considèrent que le système fiscal français n’est pas juste : 2 % le disent « juste » et 14 % « assez juste ».
Côté alternative, ils plébiscitent « une taxation temporaire sur les superprofits de certaines entreprises » (65 %), un nouvel impôt sur la fortune (52 %), de même – mais dans une moindre mesure – que l’impôt sur les bénéfices des entreprises et la fiscalité du capital (respectivement 34 et 33 %).
Interrogés sur l’évolution souhaitée du niveau d’imposition, ils proposent d’abord d’augmenter les impôts des entreprises qui font le plus de profits (27 %) et d’augmenter les impôts seulement pour les catégories les plus aisées de la population (20 %).
Adrien Broche, responsable des études politiques de Viavoice, considère que « l’aspiration à une mise à contribution des plus aisés va de pair avec une valorisation du mérite et du travail. C’est aussi sur les aides sociales que l’opinion estime qu’il faudrait prioritairement réaliser des économies ».
Si les sondés de gauche hésitent à s’en prendre aux aides sociales (24 %), ce sont les sympathisants macronistes (58 %) et de droite (54 %) qui, majoritairement, militent pour moins d’aides sociales, rejoints par les proches du RN (51 %), un parti qui aime pourtant s’afficher « social ».
Cause commune n° 40 • septembre/octobre 2024