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Part des inscrits s’étant abstenus à tous les scrutins de 2022 selon le diplôme, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de vie

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En 2022, les Français ont été appelés aux urnes quatre fois, pour les deux tours de l’élection présidentielle et ceux des élections législatives. Ces élections ont été marquées par une participation électorale basse, la plus basse de la Ve République pour le premier tour des élections législatives notamment. Au-delà des chiffres de participation généraux, l’enquête sur la participation électorale menée par l’INSEE permet d’observer plus en détail les comportements électoraux, et de tirer quelques enseignements de ces scrutins.
• L’abstention concerne beaucoup de monde : seulement un tiers des inscrits (36 %) a voté à tous les scrutins en 2022.
• L’abstention est cependant rarement systématique : un sixième des inscrits (16 %) seulement s’est abstenu à tous les scrutins. Près de la moitié des inscrits vote donc par intermittence, en s’abstenant ponctuellement.
• L’abstention concerne plus souvent les législatives ; la présidentielle reste le scrutin qui mobilise le plus, de loin : 17 % des inscrits n’ont voté à aucun tour de la présidentielle, contre 42 % pour les législatives. Par ailleurs, très peu d’inscrits ont voté aux législatives sans avoir participé à la présidentielle : c’est le cas de seulement 2 % des personnes ayant voté à au moins un tour des législatives.
• Les jeunes votent moins : à l’exception des personnes très âgées (plus de 85 ans), c’est chez les jeunes que le vote systématique est le plus faible et l’abstention systématique la plus fréquente. Parmi les 25-29 ans, trois sur quatre seulement ont voté à un des quatre scrutins, et un sur six à tous les scrutins.
• L’intérêt pour les législatives est également moindre chez les jeunes. L’écart de participation (à au moins un tour) entre la présidentielle et les législatives est de 25 % en moyenne, mais de près de 40 % pour les moins de 30 ans.
• Enfin, la participation aux élections est beaucoup plus fréquente quand la position sociale est élevée, quel que soit l’indicateur utilisé pour mesurer celle-ci (diplôme, catégorie socioprofessionnelle, niveau de vie – voir graphique). Par exemple, parmi les 25 % de ménages les moins riches, un quart s’est abstenu systématiquement aux élections de 2022, contre moins d’un dixième pour les ménages les plus riches.
Ces conclusions concernent uniquement les personnes inscrites sur les listes électorales. Prendre en compte également les comportements d’inscription peut accentuer les résultats. C’est le cas en particulier pour la plus forte participation des ménages les plus aisés : 96 % des personnes de ces ménages sont inscrites sur les listes électorales, contre seulement 83 % parmi les ménages les moins riches.

Cause commune32 • janvier/février 2023