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Pendant le confinement de mars-avril 2020, malgré la fermeture au public des lieux consacrés à la culture (cinémas, musées, salles de spectacle…), les pratiques culturelles des Français n’ont pas diminué, et ont même pour certains domaines plutôt augmenté (Pratiques culturelles en temps de confinement, DEPS, ministère de la Culture, 2020).

Consommation culturelle : la musique grande perdante ?
Quasiment tous les Français ont réalisé une consommation culturelle pendant la période du confinement : plus de neuf sur dix ont par exemple regardé un film ou une série, et un sur deux a joué aux jeux vidéo ou à des jeux de société. En forte hausse par rapport à 2018, la consultation de vidéos en ligne a concerné deux tiers des Français. Les jeux vidéo ont également sensiblement progressé (+ 10 points par rapport à 2018), particulièrement chez les ouvriers, les femmes et chez les plus de 40 ans, ce qui témoigne d’une poursuite de l’élargissement de cette pratique, notamment grâce à une stimulation familiale.
La musique semble la grande perdante du confinement : 92 % des Français ont écouté de la musique en 2018, contre seulement 70 % pendant le confinement. Cette situation, confirmée par les chiffres des plateformes de streaming, est liée en partie à la disparition de l’écoute nomade (dans les transports, dans son véhicule), mais pas uniquement puisque même les personnes continuant de se déplacer ont déclaré une écoute moindre.
Les réseaux sociaux sortent également gagnants du confinement, y compris dans le cadre d’une consultation quotidienne : huit Français sur dix ont consulté les réseaux sociaux pendant le confinement, contre un sur deux seulement sur l’ensemble de l’année 2018.

Plus de temps pour la pratique ?
Le point le plus saillant des comportements culturels des Français pendant le confinement a été une croissance sensible de la pratique : dans l’ensemble, la part de personnes ayant pratiqué au moins une activité culturelle reste stable (environ un Français sur deux), mais chaque domaine a connu une croissance notable de sa pratique. Ainsi, 20 % des Français ont pratiqué les arts plastiques pendant les sept semaines de confinement contre 14 % sur l’ensemble de l’année 2018. La musique, la danse ou la vidéo ont également eu les faveurs des Français durant le confinement.

Et les journaux de confinement dans tout ça ?
La pratique de l’écriture, qui reste globalement peu répandue (moins d’un Français sur dix), a connu également une légère croissance pendant le confinement par rapport à l’année 2018. Ainsi, 7 % des Français ont déclaré avoir écrit un journal intime ou des notes personnelles pendant le confinement contre 5 % en 2018. Cette pratique a crû chez les 15-24 ans (14 % ont écrit pendant le confinement contre 7 % en 2018) et chez les hommes (6 % contre 3 %), alors que le journal intime était un exercice très majoritairement féminin en 2018.

Cause commune n° 22 • mars/avril 2021