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Ce glossaire alphabétique entremêle des notions, des noms d’entreprises, des sigles. Lorsque les termes en question sont traités dans un article du dossier, nous y renvoyons.

Airbnb. Plateforme de mise en relation de personnes qui cherchent à louer tout ou partie de leur habitat à d’autres personnes pendant une courte période. À l’origine il s’agissait de mettre en relation des étudiantes et des étudiants qui pouvaient ainsi partager leur hébergement avec d’autres à des sommes modiques. Le succès de la plateforme en a fait un monstre qui a un effet réel sur le logement, le prix de l’immobilier et le modèle économique de l’hôtellerie. De multiples autres services sont venus se greffer à cette plateforme (conciergerie, état des lieux, etc.). Voir l’ouvrage de Ian Brossat, Airbnb, La ville ubérisée.

Alibaba. L’Amazon chinois, voir BHATX. Son fondateur, Jack Ma, préconise la pratique de travail « 996 » : de 9 heures du matin à 9 heures du soir, 6 jours par semaine.

Algorithme. Suite d’instructions informatiques appliquées à des données (ex. textes, images, nombres) dans le but d’obtenir un résultat. Ils permettent de trouver une liste de sites web répondant à une recherche textuelle (ex. google.com), de générer une liste de recommandations d’achat (ex. Amazon), de détecter les personnes présentes sur une photo (ex. Facebook) ou encore de planifier une route entre un point de départ et de destination (ex. Apple Maps).

BHATX. Baidu (Google), Huawei, Alibaba (Amazon), Tencent (Facebook), Xiaomi (Apple). Les équivalents occidentaux sont entre parenthèses. Très puissants, ils visent aussi le marché africain.

Captation de données. L’intérêt des entreprises éditant les logiciels avec une mise à disposition très simple au public est de récupérer des informations sur les utilisateurs, la plupart du temps complètement à leur insu. Les données récoltées sont très massives, et permettent de réaliser des études sur le comportement de populations entières, ce sont souvent ces études qui sont monétisées, car les précieuses données sont (encore) conservées par chaque entreprise (Microsoft ne communique pas ses données utilisateur à Google par exemple). Voir l’article de Flavien Ronteix- -Jacquet.

Cloud. Infrastructure informatique consistant à utiliser des serveurs informatiques à distance et hébergés sur Internet pour stocker, gérer et traiter des données, plutôt qu’un serveur local ou un ordinateur personnel. L’image de « cloud » (nuage) vient de sa représentation habituelle dans les schémas techniques : le nuage est opaque. Cet usage, répandu avec le développement des stockages en ligne, permet une mise à l’échelle des besoins quasiment en temps réel. En cas de forte affluence ou de besoin, on augmente le nombre de machines ou la capacité d’un réseau, en cas de baisse on les diminue. Amazon, Google et Microsoft proposent ce genre de service généralement utilisé par des entreprises. Sur les conséquences écologiques, voir l’article d’Ernest Brasseaux.

Code source. Texte lisible et modifiable par des humains servant à organiser les instructions qui seront exécutées par une machine. C’est un secret industriel dans le cas de logiciels propriétaires, alors que sa visibilité est l’essence même des logiciels à licence libre. La transformation en instructions compréhensibles par la machine s’appelle la compilation.

Cookies. Petits fichiers stockés sur la machine de l’internaute et qui permettent le fonctionnement d’un site internet visité. Une page web est souvent liée à d’autres opérateurs commerciaux tiers qui peuvent déposer des cookies afin de tracer une activité. On peut ainsi aller vérifier si l’internaute est allé sur tel ou tel site et renvoyer l’information au site commercial tiers. La législation européenne exige que l’acceptation par l’internaute soit obtenue pour le dépôt des cookies.

Framasoft. Association de promotion des logiciels libres. Voir l’article de Kinou.

Instagram. Voir Twitter.

Internet. Se dit aussi Web. Voir l’article de Flavien Ronteix- -Jacquet. On distingue :
• web 1.0 : pages statiques, pas de possibilité pour l’internaute de créer du contenu.
• web 2.0 : pages dynamiques, les internautes peuvent interagir avec le site en déposant du contenu, les plateformes ne deviennent plus éditrices du contenu, mais se rémunèrent sur la création de contenu généré par leurs utilisateurs.
• web 3.0 : nouveau concept, basé sur l’échange d’information par blockchain, très fortement contesté, et très énergivore, son futur n’est pas encore assuré et le contour de son usage pas encore connu (ses débuts avec les NFT connaissent plusieurs déboires retentissants).

Interopérabilité. Les réseaux sociaux ont tendance à cloisonner leurs utilisateurs au sein de leur réseau, pour les rendre captifs, améliorant ainsi la monétisation. À l’inverse, les réseaux sociaux alternatifs ont tendance à être interopérables entre eux par des protocoles de communications pensés dès le départ pour être mutualisés. Voir l’article de Sébastien Marque.

Libre Office. Suite logicielle libre de bureautique, issue d’une longue histoire, souvent présentée comme l’alternative à la suite logicielle propriétaire de Microsoft (Word, Excel, PowerPoint, etc.). Très facile à télécharger, elle peut être utilisée aisément aussi bien sur Windows, Mac ou Linux.

Linux. C’est un système d’exploitation (un noyau pour être exact), il permet de faire fonctionner une machine (donc tous ses composants : clavier, écran, mémoire, CPU, carte réseau, stockage, etc.). Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est le système d’exploitation le plus utilisé dans le monde car il opère quasiment sur tous les serveurs Web, une grande majorité des machines dans les plateformes, les petits appareils, les téléphones (Android), etc. Il est placé sous licence GPL, mais peut accueillir des modules (des pilotes) propriétaires. Windows (de Microsoft), Mach (d’Apple) sont d’autres systèmes d’exploitation bien connus, quant à eux propriétaires. D’autres systèmes d’exploitation existent : UNIX (SUN Solaris, HPUX, etc.), BSD et openBSD, etc.

Logiciel libre. S’oppose à logiciel « propriétaire ». En règle générale une licence libre permet la lecture d’un code source, sa modification et sa redistribution. Il ne faut pas confondre libre et gratuit. Il y a pour cela des licences diverses. Voir les articles de Sébastien Marque et de Kinou. Pour les œuvres artistiques ou intellectuelles, la licence Creative Commons, et ses multiples déclinaisons, est la plus utilisées.

Logiciel propriétaire. S’oppose à logiciel « libre ». L’éditeur dispose de sa propre licence qui interdit l’accès au code source.

Mastodon. Souvent présenté comme une des alternatives libres et sans captation de données à des réseaux comme Facebook ou Twitter. Voir l’article de Sébastien Marque.

Moteur de recherche. Plateforme qui va chercher (les informaticiens disent crawler) sur le vaste Internet, le plus d’informations possible pour les mettre en base de données sur le contenu d’une page Web. Cette base de données est ensuite consultée par les internautes via une interface. Il existe des dizaines de moteurs de recherche, les plus connus en Europe sont Google, mais Yahoo a la préférence aux USA ; Bing (Microsoft) est aussi très connu. Il existe des moteurs de recherche spécialisés (sur les sujets scientifiques ou artistiques notamment), d’autres faisant du green-washing. Un moteur de recherche demande une infrastructure énorme pour être efficace et est très énergivore ; aussi, beaucoup d’entre eux font souvent des requêtes sur d’autres moteurs de recherches. Voir aussi Qwant.

NATU. Netflix, Airbnb, Twitter, Uber.

Netflix. Plateforme de diffusion de vidéos à la demande et sur abonnement. Hébergée sur les infrastructures cloud d’Amazon, Netflix en est la vitrine en apportant des innovations dans l’organisation et la gestion de leur parc de machines et de réseaux afin d’atteindre une résilience technique quasiment sans faille. Son fondateur et directeur Reed Hasting dit : « Notre seul concurrent dans cette industrie, c’est le sommeil. », les conséquences sur la santé ne sont pas négligeables. Voir l’entretien avec Gilles Perret.

Plateforme. Ensemble des outils informatiques qui permettent de rendre un service (information, expression, travail et emploi, logement, etc.), c’est une organisation matérielle et logicielle adaptée pour cela. Ces plateformes sont à la base de la « nouvelle économie numérique » et peuvent servir d’outils à du travail dissimulé. De nombreux articles du dossier développent ces aspects.

Qwant. Moteur de recherche soutenu et financé par la Communauté européenne, avec une charte sur la protection de la vie privée des utilisateurs inscrits. DuckDuckGo est un autre moteur de recherche respectueux de la vie privée.

Telegram. Alternative à Whatsapp (voir page suivante) sans captation de données, d’utilisation facile.
TikTok. Voir Twitter.

Twitter. plateforme de micro-bloging, très utilisée par les journalistes, les organisations politiques. En arrière-plan, des algorithmes décident de ce qui doit être mis en avant pour l’internaute, ces algorithmes sont un secret industriel, et personne ne peut dire avec certitude les paramètres et autres mécanismes qui conduisent la plateforme à décider quel contenu sera vu et par qui. C’est la même chose pour les autres plateformes de micro-bloging (Facebook) ou de diffusion de micro-vidéos (TikTok, Instagram), mais l’objectif est de maximiser les profits publicitaires, et d’enfermer les internautes dans la bulle de la plateforme. Ces plateformes vivent de la monétisation des données personnelles recueillies auprès des internautes, et souvent à leur insu (position, et donc trajets, contacts avec qui, quand, pour combien de temps, analyse des mots et des syntaxes pour déterminer un état d’esprit, etc. la liste est très longue). À noter l’existence de Nitter qui permet de suivre des comptes Twitter sans avoir besoin de compte et sans captation de données, mais sans possibilité d’interaction ; cependant son avenir est incertain suite au rachat de Twitter par Elon Musk.

WhatsApp. Plateforme de communication par petits textes genre SMS, avec possibilité de création de groupes, envois de documents, etc. WhatsApp appartient au groupe Meta (anciennement groupe Facebook). Contrairement aux SMS, les messages WhatsApp passent par le réseau ethernet, les SMS/MMS passant par le réseau GSM. Une alternative libre et sans captation de données est Matrix, une autre « à moitié libre » (le client est libre, le serveur ne l’est pas) est Signal, mais les informations sont soumises à la juridiction américaine. Idem pour Telegram, soumis à la législation russe.

Wikipédia. Projet d’encyclopédie non commerciale collective en ligne, universelle. Cette plateforme de mise en commun de connaissances est née de l’apparition du « web 2.0 », Elle permet l’écriture commune de connaissances dans un grand nombre de langues, et sur tous les sujets. Les articles sont réutilisables et chacun peut facilement les modifier en respectant un certain nombre de règles. Elle aspire à l’objectivité. Avec l’ampleur que le projet a prise, des instances de gouvernance ont été créées, la démocratie étant censée y jouer un grand rôle, la réalité est parfois moins rose, surtout sur les sujets « sensibles ». Le créateur de Wikipédia est un libertarien qui promeut l’individualisme à outrance. Des appels aux dons sont régulièrement faits pour financer l’énorme infrastructure et le trafic généré.

YVMOR. Yandex, Vkontakte, Mail.ru, Ok, Rambler : équivalents russes des GAFAM.

YouTube. Plateforme de diffusion de vidéos, faisant partie du groupe Alphabet (plus connu sous le nom de Google), un des plus gros volumes de données transitant dans le monde. C’est aussi presque un réseau social à part entière, des communautés s’organisant autour de créateurs réguliers de contenus. Des algorithmes proposent du contenu à l’internaute, le rendant captif, et c’est aussi un moyen massif de diffusion publicitaire. Des tentatives de concurrences propriétaires existent comme Dailymotion, d’autres alternatives libres existent comme Peertube, ou Invidious.

Cause commune n° 33 • mars/avril 2023