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La sixième vague du baromètre IFOP/Humanité, intitulé « Être de gauche aujourd’hui », a été publiée en septembre dernier.

Premier enseignement, à en croire Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut, « en dépit des tentatives du pouvoir macroniste d’effacer le clivage gauche-droite, clairement l’identité de gauche est toujours aussi forte ». 44 % des électeurs interrogés se situent à gauche, alors que la gauche n’enregistrait que 31 % des voix aux élections européennes. L’enquête a porté plus particulièrement sur « le peuple de gauche », à partir d’un échantillon de mille personnes se situant à gauche sur un axe gauche-droite. On note chez eux que « la fierté de se revendiquer à gauche n’a jamais été aussi élevée : 68 % ». Ces sondés se revendiquent de valeurs de gauche traditionnelles : la liberté (55 %), l’égalité (45 %), la solidarité (44 %), mais l’exigence de « protection de l’environnement » s’invite dans ce triptyque de tête avec 48 %. Une percée spectaculaire des préoccupations écologiques, observe Dabi : « En un an, la lutte contre le chômage (-14 %) a été éclipsée par la lutte contre le dérèglement climatique (+ 9 %). La protection de l’environnement apparaît clairement comme un marqueur de gauche. » 60 % des sondés considèrent que la défense de l’environnement est incompatible avec le capitalisme. On remarque encore que, dans les préoccupations populaires, l’accès à la santé enregistre une hausse forte (+ 8 %). Parmi les principaux objectifs d’une politique de gauche, une meilleure redistribution des richesses arrive en tête (60 %). Parmi les points plus inquiétants, à noter que 53 % des électeurs de gauche pensent que « les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient » et 45 % seulement estiment que l’immigration rapporte plus à la France qu’elle ne lui coûte. 

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Cause commune n° 14/15 • janvier/février 2020