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Evolution du niveau de vie des 10 % de ménages les plus pauvres depuis 1996

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Source : INSEE-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux.

Une analyse de l’Institut des politiques publiques parue début 2019 l’avait déjà montré : la politique économique d’Emmanuel Macron est une politique pour les plus riches, et plus précisément pour le 1 pour cent de population le plus riche, contre les 99 autres. De nombreux travaux publiés ces derniers jours sont venus compléter le tableau et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la promesse macronienne d’un ruissellement des cadeaux faits aux plus riches n’est pas tenue.
Le rapport d’évaluation des mesures fiscales du quinquennat piloté par France Stratégie détaille dans un premier temps les mécanismes qui ont permis l’enrichissement des plus riches. Sous l’effet du nouveau « prélèvement forfaitaire unique », les dividendes ont fortement augmenté, en particulier pour les 0,1 % de ménages les plus riches, qui ont vu leur revenu augmenter de plus de 25 % entre 2017 et 2018. De son côté, la suppression de l’ « impôt sur la fortune » a coûté à elle seule 3,5 milliards d’euros aux finances publiques, au bénéfice d’une toute petite fraction de la population, d’après l’INSEE.

« Les indicateurs d’inégalité sont désormais à leur plus haut depuis 2013. »

Au passage, le rapport démontre que l’un des principaux arguments pour attaquer l’ISF, à savoir qu’il ferait fuir les riches Français à l’étranger, ne tient pas : les riches qui ne payaient pas d’ISF (grâce à l’un des innombrables dispositifs d’exonération) s’exilaient tout autant que ceux qui en étaient redevables !
De l’autre côté de la distribution, les dernières données viennent confirmer les modèles : les pauvres sont de plus en plus pauvres . Le revenu des 10 % de ménages les plus pauvres a diminué de 2 % en 2018, même en tenant compte de la redistribution ! Les effets de la dernière crise financière de 2008 n’ont toujours pas été comblés, et ces ménages ont un revenu qui est toujours inférieur de 3 points à son niveau de 2008. Les indicateurs d’inégalité sont désormais à leur plus haut depuis 2013, et il est évident que la seule cause en est la politique économique du gouvernement Macron.

Cause commune n° 20 • novembre/décembre 2020