Par

Le confinement du printemps 2020 a permis de contrôler efficacement les conséquences sanitaires de l’épidémie de covid 19, et de limiter le nombre de contaminations et de décès en ramenant la circulation du virus à un niveau extrêmement faible, d’ailleurs jamais atteint depuis.

Naturellement, ce confinement généralisé a eu d’autres conséquences, notamment économiques, dont une partie a déjà été discutée dans cette rubrique (voir Cause commune, n° 18).
La rupture brutale dans le quotidien et l’isolement provoqués par ce confinement ont également eu d’autres conséquences sanitaires, en particulier sur la santé mentale des Français. La prévalence de syndromes dépressifs a augmenté de 2 points pour les hommes et de 3 points pour les femmes entre 2019 et mai 2020. Le retour au niveau de 2019 en novembre 2020 laisse bien penser que c’est un effet de la période du confinement de mars et avril qu’on observe. Les facteurs socio-économiques déterminant la présence de syndromes dépressifs sont d’ailleurs différents en mai 2020 par rapport aux années précédentes : en particulier, la qualité du logement et la composition du foyer pèsent plus qu’habituellement.
L’augmentation des syndromes dépressifs en mai 2020 est donc plus importante pour les femmes que pour les hommes, et d’une nature différente : chez les hommes, l’augmentation porte plutôt sur des syndromes dépressifs mineurs, alors que pour les femmes les syndromes dépressifs majeurs ont également augmenté. Une partie de cette augmentation subsiste d’ailleurs en novembre 2020 : la moitié des femmes présentant des syndromes dépressifs sont concernées par un syndrome majeur, contre un tiers environ en 2019.
Ce sont les plus jeunes qui ont été le plus concernés par cette dégradation de la santé mentale en mai 2020 : la prévalence des syndromes dépressifs a plus que doublé pour les 15-24 ans en mai 2020 par rapport à 2019, passant de 10 % à 22 %. En novembre 2020, cette augmentation des syndromes subsiste d’ailleurs encore fortement pour cette classe d’âge, puisque 19 % des 18-25 ans déclarent encore des syndromes dépressifs, dont 9 % de syndromes majeurs (2 % en 2019). 

Prévalence des syndromes dépressifs majeurs et mineurs par sexe

statscc26.jpg
Note : Les syndromes dépressifs sont détectés par l’algorithme du PHQ-9, qui mesure l’intensité et
la fréquence de problèmes liés aux symptômes cliniques de la dépression.
Source : DREES, enquêtes EHIS 2014-2019 et Epicov.
Champ : personnes de 15 ans ou plus.

Cause commune • novembre/décembre 2021