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Si on me demandait de définir mon engagement politique en un mot, je répondrais sans hésiter : le terrain. Depuis mon plus lointain souvenir, je me vois en train de parler, de collecter, de tracter.

J’avais 13 ans quand je faisais une collecte financière pour le Chili. C’était en 1974, c’était à la fête de La Marseillaise au parc Chanot et j’interpellais toutes les personnes en disant qu’il fallait soutenir le peuple chilien. Militantes des jeunesses communistes au collège puis au lycée, nous organisions des réunions avec les lycéennes et les lycéens à l’intérieur de l’établissement, discutions et écrivions des tracts.
À l’UEC, à la fac et puis très vite institutrice à 22 ans, j’ai découvert les luttes syndicales toujours sur le terrain mais avec des avancées plus immédiates, des vrais rapports de force créés avec les collègues, ceux qui te font gagner. Militante et déléguée du personnel élue dans un milieu majoritairement féminin, j’ai vécu les avancées pour les femmes militantes et compris très vite que les combats féministes étaient essentiels pour l’égalité femme/homme.
J’étais toujours membre du parti et je participais aux réunions de cellule instits du centre-ville et aussi là où j’habitais. J’ai aussi beaucoup appris et beaucoup milité au sein de la FCPE du lycée où allait mon fils.
J’ai une fois de plus eu la chance de rencontrer des femmes et des hommes extraordinaires qui défendaient l’idée de l’école républicaine pour toutes et tous, qui se battaient pour défendre les élèves quand il le fallait, le corps enseignant et les agents aussi. Avec comme credo : tous les enfants peuvent y arriver. Donnons-leur les moyens ! On a défendu les ouvertures de classes, les recrutements supplémentaires, les effectifs allégés, une école démocratique…

« L’union sans précédent des partis politiques progressistes et des citoyennes et citoyens a soulevé un espoir immense dans notre ville meurtrie par le drame de la rue d’Aubagne et une gestion calamiteuse de vingt-cinq ans. »

Et puis je suis revenue militer totalement au parti. Dans ma section du 8e arrondissement dont je suis devenue la secrétaire, nous avons axé notre militantisme sur le terrain, le collectif et les actions concrètes. Nous avons très vite programmé avec succès des débats publics dans notre quartier. Le premier était « Précarité et femmes », il y en a eu d’autres et il y en a encore. Informer, former, réfléchir et agir. Nous avons fait des collectes pour les réfugiés de la Roya, pour le Secours populaire, au plus près des problèmes rencontrés par les femmes et les hommes. Faire connaître les idées et le programme du PCF au service des luttes sociales en France et dans le monde, pour combattre les méfaits terribles du capitalisme qui détruit l’humanité et la planète.

L’aventure du Printemps marseillais
Alors quand nous avons décidé ensemble au niveau du parti de nous lancer dans l’aventure collective du Printemps marseillais,  j’ai dit oui. Les militants et militantes du PCF ont tout donné, nuit et jour, sans compter. Leur énergie, leur force et même plus ! Sans le Printemps marseillais, nous n’aurions pas eu beaucoup d’élus, mais sans les communistes il n’y aurait pas eu de victoire du Printemps marseillais ! L’union sans précédent des partis politiques progressistes, des citoyennes et des citoyens, a soulevé un espoir immense dans notre ville meurtrie par le drame de la rue d’Aubagne et une gestion calamiteuse de vingt-cinq ans.
Nous sommes maintenant à la tête de la deuxième ville de France avec une envie de démocratie, de justice sociale, d’écologie… nous ne décevrons pas les Marseillaises et les Marseillais.

« Faire connaître les idées et le programme du PCF au service des luttes sociales en France et dans le monde, pour combattre les méfaits terribles du capitalisme qui détruit l’humanité et la planète.»

Conseillère municipale chargée de la délégation des droits des femmes et de la lutte contre les violences faites aux femmes, rattachée directement à Michèle Rubirola, la maire de Marseille, je vais tout mettre en œuvre pour que Marseille soit à la pointe des luttes contre les violences faites aux femmes. Je vais proposer la création d’un observatoire des violences faites aux femmes, demander le développement de places dédiées aux femmes victimes de violences conjugales, un lieu d’accueil global, réfléchir aussi avec les autres adjointes et adjoints pour faire de cette lutte une priorité de la ville de Marseille.
Je vais rencontrer les acteurs et actrices des associations et des services de la ville, de la préfecture, les femmes elles-mêmes pour construire ensemble des projets, un plan de formation à destination de la ville, un urbanisme qui prend en compte le critère de genre, la culture de l’égalité de la crèche à l’université… la liste est longue et une grande partie est dans le programme du Printemps marseillais construit avec les citoyennes et les citoyens. Nous allons faire ensemble, nous allons aller sur le terrain écouter et avancer.
Une ville féministe est une ville où personne ne reste à la rue.
Ensemble, on est invincible. Je suis prête pour cette aventure. Avec vous toutes et tous.

Nathalie Tessier est conseillère municipale à Marseille.

Cause commune n° 20 • novembre/décembre 2020