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Les communistes sont dans la lutte contre le réchauffement climatique, à l’exemple de la commission départementale écologie du Rhône.

Dans le Rhône, une commission départementale sur l’écologie, le climat, le transport, l’énergie, a vu le jour fin 2018, dans le sillage du 38e congrès national où cette question a été largement débattue. D’autres fédérations agissent dans le même sens, il convient de systématiser et de mieux coordonner ces types d’actions, qui sont menées parfois seulement au coup par coup.
D’une part, notre commission s’efforce de décliner localement des actions décidées au niveau de tout le parti, où une commission nationale existe depuis plusieurs décennies1.
Même s’il y a eu des contradictions, les mouvements communistes ont, depuis longtemps, dans le monde entier, prêté attention à la lutte pour la défense de la planète, aux pollutions dans les entreprises, dans les villes et dans les campagnes. Marx écrivait déjà : « Le capitalisme asservit de la même manière l’homme et la nature. » L’URSS a certes asséché la mer d’Aral, mais elle a aussi développé tout un programme de boisement visant à aménager une bande verte à la base d’un programme d’agropaysannerie. Étouffée par l’embargo des États-Unis, Cuba est aujourd’hui le premier pays au monde pour la permaculture et l’agroforesterie. Jusqu’à la dernière élection, les élus communistes siégeaient aux côtés des Verts nordiques, au sein du parlement européen.

« Aider à la construction de propositions originales qui puissent être reprises par les communistes dans leurs actions de terrain, ou par leurs candidats aux élections locales, régionales, métropolitaines et municipales. »

D’autre part, les communistes s’emploient à agir à tous les niveaux sur les questions écologiques, en ne laissant personne sur le bord du chemin. Les programmes de leurs élus et candidats, que ceux-ci se présentent seuls ou qu’ils forment des listes d’union (y compris avec les Verts), incluent ces dimensions.

Une sensibilité particulière dans le Rhône
Dans le Rhône, l’intérêt pour les questions environnementales vient de Givors où Camille Vallin, qui fut maire de 1953 à 1993, a été à l’initiative d’un groupe de travail sur l’environnement au sein du comité central du PCF dès 1966-1967. Cela s’explique aisément : Givors, de par sa situation, connaît des inondations à répétition ; elle subit une forte pollution en raison des entreprises installées en amont2. Par ailleurs les ouvriers des verreries ont souffert de cancers graves.
C’est aussi de Givors qu’est parti le Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE), créé par des communistes et d’autres citoyens, afin d’associer le maximum de monde dans ce type d’actions3.

Luttes et enjeux locaux
Notre commission prend ses propres initiatives et participe également à celles qui sont impulsées par d’autres instances du parti, par des élus, des syndicats ou des associations, notamment :
• contre l’implantation d’un entrepôt Amazon de 160 000 m2 à l’est de la métropole,
• pour la gratuité et le développement des transports collectifs,
• pour la rénovation thermique des logements sociaux,
• pour la défense et la promotion des services publics ou de ce qu’il en reste (SNCF, EDF…),
• en participant aux manifestations pour le climat.

« Aider à une réflexion sur l’énergie, permettant l’expression de la diversité des points de vue, dépassant les braquages émotionnels sur les filières nucléaires, sachant faire le tri entre les solutions d’avenir et les illusions temporaires. »

Dans ce cadre, nous organisons aussi des visites d’exploitations agricoles bios, des rencontres avec des producteurs en associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) ; nous avons tenu un stand « Écommunisme » au salon Primevère pour présenter les propositions du parti, que la plupart des participants ignoraient ; ces propositions ont d’ailleurs été très favorablement reçues. La commission a représenté la fédération du Rhône dans un débat sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) lors de la campagne pour les élections européennes. Elle s’applique aussi à construire une culture commune des communistes et de leurs sympathisants sur tous les sujets liés aux enjeux climatiques. Cela inclut :
• des rencontres avec les sections pour débattre des enjeux locaux et appuyer leurs actions,
• une participation à la formation de base des nouveaux adhérents.
On élabore des propositions originales qui peuvent être reprises par les communistes dans leurs actions de terrain, ou par leurs candidats aux élections locales (régionales, métropolitaines et municipales). Ce travail porte notamment sur les transports (actuellement grands producteurs de gaz à effet de serre), sur le développement de l’usage du train (voyageurs et fret), du vélo, pour discuter de la création de zones à faibles émissions (ZFE) selon des modalités non punitives pour les habitants des quartiers populaires ou déshérités en matière de transports en commun. Sur ces questions, le débat avec les syndicats et les associations est particulièrement nécessaire. Nous sommes par exemple intervenus lors d’une rencontre organisée par la CGT cheminots. Nous avons aussi à cœur d’aider à une réflexion sur l’énergie, permettant l’expression de la diversité des points de vue, dépassant les braquages émotionnels sur les filières nucléaires, sachant faire le tri entre les solutions d’avenir et les illusions temporaires.
Un travail d’approfondissement de ces questions est indispensable aux différents échelons.

Frédérique Gallien est membre du comité départemental de la fédération (PCF) du Rhône. Elle est responsable de la commission écologie.

1. https://www.causecommune-larevue.fr/l_ecologie_ autour_du_xxiie_congres_en_1976 https://www.causecommune-larevue.fr/des_actions_ concretes_en_matiere_decologie
2. http://projet.pcf.fr/78971
3. https://www.causecommune-larevue.fr/le_mouvement_ national_de_lutte_pour_l_environnement

Cause commune • novembre/décembre 2021