Selon l’INSEE, en France, 28 100 entreprises sont sous le contrôle de firmes multinationales étrangères.
Graphique : Contribution des différents types de firmes à différents agrégats (en %)
Selon l’INSEE, en France, 28 100 entreprises sont sous le contrôle de firmes multinationales étrangères. Ces entreprises représentent moins de 1 % des entreprises du secteur marchand en France (hors agricole et financier). Si le nombre d’entreprises concernées est assez faible, leur contribution dans l’emploi et la création de richesses est importante. En effet, les entreprises contrôlées par des multinationales étrangères emploient 1,8 million de personnes, soit 11 % des emplois des entreprises sur le sol français, et réalisent 150 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 16 % des richesses totales créées par les entreprises en France (hors secteur agricole et financier).
La valeur ajoutée des entreprises sous contrôle étranger ne se concentre pas dans les mêmes secteurs d’activité que celle créée par les entreprises françaises : 75 % des richesses créées par les entreprises sous contrôle étranger proviennent de l’industrie, du commerce ainsi que des activités de services administratifs, contre un peu moins de la moitié pour les multinationales françaises. Plus généralement, les emplois dans le secteur industriel sont surreprésentés dans les entreprises contrôlées par des firmes multinationales étrangères (voir encadré). L’industrie manufacturière concentre 37 % de l’emploi sous contrôle étranger en France, contre 25 % pour les multinationales françaises et 13 % pour les autres entreprises françaises.
Les multinationales étrangères contrôlant des entreprises en France proviennent de 118 pays. Cependant, le nombre d’emplois concernés par pays est très variable et près de 95 % de l’emploi en France sous contrôle étranger sont partagés entre seulement 16 pays. Plus précisément, 70 % de ce 1,8 million d’emplois sont contrôlés par des pays européens et notamment l’Allemagne (312 000), la Grande-Bretagne (183 000), les Pays-Bas (166 000) et la Belgique (134 000). En dehors de l’Union européenne, ce sont surtout les multinationales des États-Unis (312 600 emplois), de la Suisse (140 000) puis, plus loin, du Japon (47 000) et du Canada (16 000) qui emploient le plus en France.
Qu’appelle-t-on la surreprésentation en statistiques ?
En statistiques, on parle de surreprésentation d’un sous-groupe d’individus lorsque son poids statistique dans un groupe donné est supérieur à la population moyenne étudiée. On parlera de sous-représentation lorsque son poids statistique dans un groupe sera inférieur à la population moyenne étudiée. Cette sur/sous-représentation peut donc mettre en lumière des inégalités sociales.
Exemple : les femmes représentent 52 % de la population française. 75 % des employés sont des femmes. Les femmes sont donc surreprésentées parmi les employés.
• Cause commune n° 7 - septembre/octobre 2018