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À l’heure où ces lignes sont écrites, Fabien Roussel est au cœur d’une polémique aussi inattendue qu’invraisemblable. Répondant à l’interpellation d’un journaliste à propos de l’initiative de la Revue du vin de France et sa décision de décerner le titre de personnalité de l’année à Emmanuel Macron, Fabien Roussel a plaidé pour une augmentation des salaires et des pensions afin de garantir un droit effectif à la gastronomie comme à l’art. Ces propos justes et nécessaires ont déchaîné des torrents d’indignation parmi les réseaux sociaux. On ne fera pas le procès en bloc de ceux-ci car les réseaux sociaux ont assurément des vertus mais tout de même…

« C’est parce qu’il est indispensable de prendre le temps de comprendre, de douter, de confronter, de réfléchir, de changer d’avis et, partant, d’avoir à cette fin l’espace rédactionnel, celui des lignes, des paragraphes, des pages, que les revues sont des outils si précieux pour qui veut changer vraiment le monde. »

Hurler sans lire plus de cent vingt signes, sans chercher plus loin qu’une citation lue à la lumière crue de ses préjugés, voici précisément ce qu’il convient de fuir si on veut préserver la possibilité d’une réflexion et d’une action politiques de progrès. A fortiori si, comme nous, on entend non seulement la préserver mais contribuer sérieusement à la faire grandir. Il ne s’agit pas tant de fuir les réseaux sociaux qu’une pratique impulsive de ceux-ci. Surtout, il s’agit de ne pas se contenter desdits réseaux.
C’est parce qu’il est indispensable de prendre le temps de comprendre, de douter, de confronter, de réfléchir, de changer d’avis et, partant, d’avoir à cette fin l’espace rédactionnel, celui des lignes, des paragraphes, des pages, que les revues sont des outils si précieux pour qui veut changer vraiment le monde.
Ces espaces, on n’en sera pas surpris, sont menacés : voyez la fermeture, coup sur coup, des Temps modernes, du Débat… Les positions éditoriales étaient autres que les nôtres mais une pensée s’y déployait.
C’est au tour de Cause commune d’entrer dans la tourmente : le prix du papier augmente fortement et, sans augmentation substantielle du nombre de nos abonnés, nous allons dans le mur. Nous savons l’effort consenti pour acquérir la revue mais il va nous falloir augmenter, un peu, le prix. Cela ne suffira pas. Il faut gagner de nouveaux abonnés, de nouveaux soutiens. Pour cela, la revue veut évoluer pour mieux répondre aux attentes de ses lecteurs, aux besoins de la période.
Nous lançons donc un appel à souscription et, plus encore, à abonnements. Abonnez-vous, abonnez celles et ceux qui gagneraient à découvrir la revue : je suis sûr que vous avez des noms en tête…
Cause commune a besoin de vous.

Guillaume Roubaud-Quashie, directeur de Cause commune.

Cause commune • janvier/février 2022