Par

Comment l’opinion regarde – et réagit à – Macron. Une enquête IFOP réalisée mi-juin 2018. Analyse...

sondage7.jpg

L’IFOP a réalisé à la mi-juin 2018 une enquête pour No Com (Cabinet conseil en stratégie de communication) et le JDD (Journal du dimanche) intitulée « Le baromètre de la transformation », la quatrième du genre depuis la présidentielle, histoire de voir comment l’opinion regarde – et réagit à – Macron, ici assimilé au concept de « transformation ». Passons.
Les résultats sont assez contradictoires. On pourrait les résumer de manière schématique ainsi : avec Macron, ça bouge, c’est vrai, c’est peut-être bien pour la France mais ce n’est pas bien pour nous.
Premier élément : la mondialisation est plus que jamais montrée du doigt. Pour l’opinion, la politique de Macron « met à mal la préservation de la France, écrit Pierre Giacometti, cofondateur de No Com. Comme partout en Europe, le réflexe identitaire s’installe aussi dans notre pays. En un an, il a progressé de 20 points. [...] C’est le syndrome de la perte de contrôle ».
Deuxième élément : l’Europe est de plus en plus discréditée. Pas de rejet, dit l’enquête, mais « une volonté claire affichée par trois Français sur quatre de voir la France renforcer son pouvoir au détriment de celui de Bruxelles ». On assisterait à « une poussée de souverainisme [...] en réponse au sentiment d’une impuissance européenne ». Autrement dit, du pain bénit pour les populismes de tout poil.
Troisième élément, sans doute le plus important : un sentiment très fort que les changements en cours avec Macron « réservent les bénéfices aux catégories les plus favorisées ». La même opinion qui dit approuver la réforme de la SNCF (un rapport de 60/40) ou la réforme du code du travail (un rapport plus serré de 53/47), la même opinion donc doute que les réformes de Macron aient des conséquences positives pour elle.
« En l’espace d’un an, le scepticisme et l’incrédulité sont devenus majoritaires dans la France populaire, celle des classes moyennes, des retraités, de la France rurale et des petites villes », ajoute Pierre Giacometti.

Cause commune n° 7 - septembre/octobre 2018