Le sondage de l’IFOP sur « Les Français et le communisme » a été rendu public lors de l’ouverture du 39e congrès du PCF (8/11 avril 2023). Comme l’écrit Julia Hamlaoui dans son commentaire de L’Humanité, « ce n’est pas encore une révolution mais l’image du PCF bouge et ses idées marquent des points dans l’opinion ». Ce que confirme Frédéric Dabi, directeur de l’Institut : « Derrière les oripeaux historiques qui demeurent repoussoir, les idées, elles, restent d’actualité, surtout dans un contexte social très fort ».
La conviction que « le communisme est une idée d’avenir » (n’) est partagée (que) par 19 % des Français et 73 % des sondés estiment que « les idées communistes ont été perverties » (expérience de l’URSS, etc.). Mais l’opinion tend à identifier le communisme avec l’idée de partage des richesses, de mise en commun de biens publics (26 %), d’égalité et de fin de l’exploitation (16 %).
Mieux : 83 % estiment que la lutte des classes est toujours une réalité ; 80 % jugent que des secteurs comme la santé, l’éducation ou le logement ne devraient pas être soumis à la concurrence ; pour 72 %, les salariés devraient décider des choix de leurs entreprises (une exigence qui est au cœur de la conception communiste). Enfin 64 % pensent qu’on peut construire une société de coopération et de partage ; et 56 % désignent le capitalisme comme principal responsable de la crise climatique.
Désormais seule une minorité (42 %) estime que le PCF est un parti condamné à disparaître. Le même chiffre (42 %) pense que c’est un parti qui veut changer la société et un tiers le trouve utile pour défendre les salariés.
« Alors qu’on pourrait penser la marque communiste figée dans un passé plus ou moins glorieux », dit encore Frédéric Dabi, ce n’est pas le cas : un tiers des Français estiment que c’est un parti qui s’est transformé ; et 45 % (62 % à gauche) pensent que Fabien Roussel « modernise le Parti communiste français ».
Cause commune n° 34 • mai/juin 2023
