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Libia Posada, Signos cardinales, 2010 (détail).
Avec l’aimable autorisation
de l’artiste et du Museo de Antioquia, Medellín, Colombie.
© Sylvie Leonard, les Abattoirs, Toulouse.
Cartographier pour ne pas oublier. C’est ce que propose Libia Posada à des femmes victimes de déplacements forcés en Colombie. Également docteur en médecine, cette artiste a troqué la toile contre des corps humains. La peau que ces femmes habitent porte les stigmates des violences de classe et de genre qu’elles ont subies et qui les ont poussées à quitter leur foyer. Les cartes que l’artiste dessine sur leurs jambes, semblables à de profondes cicatrices, sont les résultats d’un exercice de reconstitution mémorielle effectué par chacune d’elles. De Medellín jusqu’à Quibdó, Santiago du Chili ou encore Caracas, leur exil se voit ainsi révélé dans un vocabulaire cartographique minimal. Reprendre possession de son corps pour devenir maître de son destin. Un magnifique travail de résilience personnel comme collectif. À l’occasion de l’année France-Colombie 2017, le musée des Abattoirs de Toulouse, en collaboration avec le musée d’Antioquia de Medellín, propose de donner la parole aux artistes colombiens sur l’histoire récente de leur pays. Le conflit armé y est largement abordé avec des œuvres de Clemencia Echeverri, Delcy Morelos, Laura Huertas Millán et bien d’autres.
Medellín, une histoire colombienne : des années 1950 à aujourd’hui, un événement inédit en Europe, à découvrir du 29 septembre 2017 au 21 janvier 2018.
Élodie Lebeau
Cause commune n° 3 - janvier/février 2018