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 Fin décembre 2020, l’IFOP a mesuré pour le journal L’Humanité le regard des jeunes de 18 à 25 ans sur le communisme, ses valeurs et son avenir éventuel.

Nombreux sont les jeunes, note l’institut, à émettre un avis positif sur les valeurs traditionnellement associées au communisme. Ainsi les notions de partage (83 %), d’égalité (83 %) et de progrès social (78 %) sont largement plébiscitées.
Sur le terme même de communisme, les opinions sont plus diversifiées. 35 % en ont un avis positif. C’est peu, diront les sceptiques, surtout comparé aux pourcentages cités plus haut des valeurs communistes. Ce n’est pas si mal, estimeront les réalistes, compte tenu de l’incessante guerre d’idées menée contre ce mot, des caricatures persistantes données aux mêmes jeunes par les manuels scolaires, l’imagerie normalisée (BD, films), le buzz médiatique, le langage courant.
à titre de comparaison, on observera que les valeurs libérales, les indicateurs capitalistes séduisent moins ces jeunes. Ils ne sont que 57 % à trouver positif le profit, 42 % le patronat, 39 % les privatisations. Des « valeurs » qui attirent tout particulièrement les sympathisants La République en marche et Les Républicains.
28 % des jeunes voient dans le communisme une idée d’avenir. « Une espérance davantage portée par les sympathisants du Parti communiste et de la France insoumise (45 %) », notent les sondeurs.
Certes, l’évocation du terme communisme renvoie principalement à « l’échec d’une idéologie en URSS » plutôt qu’à « la mise en commun des biens publics » et à un « partage des richesses » chez ces jeunes, qui par ailleurs sont près d’un quart (28 %) à se dire prêts à voter pour un candidat communiste. En même temps, l’étude de l’IFOP termine sur cette forte remarque : « Finalement, le substrat du communisme semble encore être plébiscité par les jeunes, en témoigne le taux d’adhésion aux items « La lutte des classes est toujours une réalité aujourd’hui » (83 %) ou encore « Des secteurs comme la santé, l’éducation ou le logement ne devraient pas être soumis à la concurrence et à la compétition économique » (78 %). »

Cause commune n° 22 • mars/avril 2021