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Le télétravail, c’est-à-dire le fait de travailler hors des locaux de son employeur, se développe peu à peu en France.

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LLe télétravail, c’est-à-dire le fait de travailler hors des locaux de son employeur, se développe peu à peu en France. Plus de 4 % des salariés le pratiquent au moins quelques demi-journées par mois, et 3 % au moins un jour par semaine. Ce sont surtout les cadres qui sont concernés par ce nouveau mode de travail : 11 % d’entre eux le pratiquent au moins une journée par semaine, et 5 % deux jours ou plus.
Permettant par exemple de réduire les trajets, et d’assouplir les contraintes liées au temps de travail, le télétravail est souvent présenté comme une solution permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Mais le télétravail modifie aussi profondément l’organisation du travail, les relations avec les collègues et la hiérarchie, avec des risques de perte d’efficacité, voire d’isolement. Une étude récente de la DARES1 (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail) permet de mesurer les effets du télétravail chez les cadres.
Dans les faits, les cadres qui ont recours au télétravail font en moyenne plus d’heures par semaine que les autres : 43 heures contre 42,4 heures. Il leur arrive également plus fréquemment de travailler plus de 50 heures par semaine, le samedi ou le soir. Le contenu et le rythme du travail semblent assez peu modifiés par le télétravail, même si les cadres en télétravail déclarent plus d’autonomie dans le choix de leurs horaires. Ils déclarent également devoir plus souvent se dépêcher pour faire leur travail. Pour autant, la flexibilité des horaires en télétravail ne semble pas permettre une meilleure conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle.
C’est sur le travail coopératif que le télétravail semble avoir le plus d’effets : un sentiment de distance avec la hiérarchie et avec les collègues plus important est exprimé par les cadres qui télétravailllent au moins deux jours par semaine. Cela ne semble, par contre, pas affecter l’intégration au sein du collectif de travail ni la convivialité entre collègues.
Enfin, le télétravail va de pair avec une instabilité plus forte de l’environnement de travail, sans que l’on puisse conclure à une relation de cause à effet : les cadres télétravailleurs ont connu plus fréquemment que les autres des restructurations, des déménagements, des plans de licenciement ou des changements de direction que les autres. Ils déclarent également avoir plus de risque de perdre leur emploi que le reste des cadres. 

1. Sébastien Hallépée et Amélie Mauroux, « Le télétravail permet-il d’améliorer les conditions de travail des cadres ? »,

in INSEE références 2019 – L’économie et la société à l’ère du numérique.

Cause commune n° 14/15 • janvier/février 2020