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On connaît la crise que traverse l’hôpital ; la situation de la médecine de ville est aussi tendue.

On connaît la crise que traverse l’hôpital ; la situation de la médecine de ville est aussi tendue. France Assos santé, qui regroupe quatre-vingt-cinq associations de malades, a lancé une étude sur l’accès aux soins. Elle a eu recours à un sondage BVA (en novembre 2019) dont il ressort d’abord un chiffre choc : plus de six Français sur dix (63 %) ont dû renoncer à se faire soigner à cause de délais d’attente trop longs ou d’un coût trop important. Un sur deux l’a fait par manque de praticiens et presque autant (45 %) pour des difficultés financières. Pour 64 %, renoncer aux soins a eu une conséquence négative. « Ces résultats ne nous étonnent pas car ils correspondent à ce qui nous remonte du terrain. Mais ils nous inquiètent », réagit une responsable de l’association. Le renoncement aux soins touche plus fortement les catégories fragiles, jeunes, ruraux, handicapés, démunis. L’étude montre qu’un quart des bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle) ou de l’ACS (aide à la complémentaire santé) se sont vus refuser un rendez-vous.
La désertification médicale est importante pour quatre familles de médecins : ophtalmos, dermatos, gynécos, ORL. Contrairement au discours officiel, les dépassements d’honoraires se multiplient : « Dans la vraie vie, il devient de plus en plus compliqué de trouver un spécialiste qui n’en pratique pas », rappelle la même responsable.
Une majorité de sondés (58 %) estime que « le reste à charge » ne cesse d’augmenter, là encore contredisant les chiffres du ministère.
Ces difficultés retombent, en dernière instance sur l’hôpital : ces deux dernières années, un Français sur cinq s’est rendu aux urgences, « parce qu’il n’a pas d’autre choix », conclut Anne-Laure Barret, journaliste chargée des questions de la santé au JDD.

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Cause commune n° 16 • mars/avril 2020