La France confinée - billet d'humeur
7 mai 2017, Macron président, le nouveau monde arrive enfin en France
Ils ont vécu depuis toujours dans l’image qu’ils ont d’eux-mêmes : des winners ! On leur a dit, on leur a appris, on les a formés, on les a formatés… On vous le dit : « Vous êtes des winners ! »
Mais oui, c’est vrai, se disaient-ils : nous avons tout réussi… études, famille, travail, voyages, argent, pouvoir…
Aujourd’hui ministres ou députés aux côtés d’Emmanuel Macron dans leur propre pays : la France, ils sont maintenant fermement convaincus que ce qu’ils pensaient d’eux-mêmes n’est ni une illusion, ni une fiction.
Une fois de plus, ils ont fait le bon choix, opter pour le bon camp : le camp de la gagne, le camp des winners. La gauche, la droite, le social, les syndicats… circulez ! C’est nous LREM, les réalistes, les pragmatiques !
C’est sans doute dans cette période qu’ils ont eu la révélation : « Si nous sommes les winners c’est que les autres sont bien les losers ! » Cette fois, c’est sûr, le doute n’est plus possible !
Début mars 2020, entre macronistes on se comprend et on ne se laisse pas faire !
Que demande le peuple ? Le peuple se plaint de quoi ? Le peuple n’est pas content ? Mais c’est qui le peuple… c’est quoi ces gens ?
Nous aussi nous sommes le peuple. Mais nous sommes le peuple qui gagne, le peuple des winners, le peuple qui voit l’avenir, qui construit le monde, qui entreprend, qui donne du travail. Nous sommes la société civile, c’est ça le nouveau monde.
Mais eux, là, ils croient vraiment qu’ils sont le peuple ?
Toujours en train de se plaindre : « On manque de ci, on a besoin de ça. »
Mais merde ! Est-ce qu’on se plaint nous ? Ils pensent peut-être que c’est facile de diriger un pays de fainéants.
Il y a des jours on se demande pourquoi on s’emmerde pour eux plutôt que de retourner se la couler douce dans le privé. Heureusement qu’il y a quelques avantages. Et puis, faut dire, ça nous change. Ce n’est pas que désagréable, le pouvoir, et c’est bon dans un CV… Ministre ou député de la France, quand même !
Il a bien raison, Emmanuel, quand il dit qu’il y a des premiers de cordée et des gens qui ne sont rien ! (Il est bon ce Manu quand même !) C’est vrai quoi, quand on n’est rien, on la ferme !
Avec leurs gilets jaunes, leurs blouses blanches, leurs robes noires, leurs tutus… Qu’ils arrêtent de se déguiser, ces guignols… C’est le carnaval ou quoi ! Qu’ils aillent bosser, au lieu de manifester sans cesse. C’est comme ça qu’on y arrive. C’est comme ça qu’on s’en sort. Comment ils croient qu’on a fait, nous, pour y arriver ? Ils croient qu’on glandait, qu’on se plaignait à longueur de journée ?
Fin mars, Emmanuel Macron, président de la République mobilise le peuple pour faire la guerre au COVID-19
Merci, merci, merci. Sans vous nous ne gagnerons pas cette guerre. Vous, les pompiers, vous, les infirmiers, vous, les médecins, vous, les caissières, les livreurs…
En off : Putain j’ai oublié les éboueurs ! Bon, en même temps, ce n’est pas très grave, éboueur, ça ne fait pas très classe…
Il y en a qui disent que vous n’êtes « rien ». Eh bien, non, vous n’êtes « pas rien », en fait, vous êtes quand même importants. C’est vrai, vous êtes utiles parfois ! Sinon comment on ferait pour se faire soigner, se nourrir, se faire livrer des trucs chez nous. Personne n’y pense, eh bien, moi, si !
Il y en a d’autres qui disent que vous êtes des « fainéants ». Mais c’est complètement faux ! Je vois bien que vous avez envie de travailler, c’est pourquoi j’ai pris la décision de faire passer les 35h – quelle aberration ! – à 48h pour vous, les gens. C’est cadeau !
En off : merde j’aurais peut-être pas dû dire ça comme ça.
Et puis, j’ai pris la décision de revaloriser vos salaires qui, à y regarder de plus près et sur l’avis de mon Premier ministre, nous paraissent un peu small. On verra en temps utile de quel ordre doit être cette revalorisation. En même temps, avec les heures supplémentaires que je vous octroie, vous toucherez plus, alors faudrait pas trop exagérer.
En off : C’est vrai, faudrait pas que certains essayent de profiter de la situation.
Dans ce contexte de guerre, oui nous sommes en guerre, mes amis, vous devez vous comporter comme des soldats. Et un soldat, ça obéit. C’est pourquoi j’ai pris la décision que dans cette période il faut l’unité nationale. L’unité nationale, ça veut dire que tous, je dis bien TOUS, vous devez écouter ce que je dis et respecter scrupuleusement mes consignes.
Si je dis : « Restez chez vous », il faut vraiment rester chez vous.
Si je dis : « Vous pouvez travailler », alors vous devez travailler. Car il y va de l’avenir du pays et des entreprises.
En off : là c’est bon, ça le fait !
Par exemple, si je dis : « Les masques, ça ne sert à rien tant qu’on n’est pas malade », eh bien, il faut m’écouter.
En off : je ne sais pas si ça passe, là. Ça me paraît dur à avaler.
Oups, pas pour les soignants, oui, bien sûr, pour eux les masques, c’est utile. Pour qu’ils puissent nous soigner sans tomber malades, le pays a besoin d’eux et je les remercie une fois de plus.
En off : j’ai failli les oublier, ces cons-là !
Oui, nous sommes en guerre !
Et quand on est en guerre, première chose, il faut un chef. Sinon, c’est le bordel. Vous m’avez élu pour vous diriger. C’est mon rôle et je le tiendrai jusqu’au bout. La France en a besoin.
Vous me connaissez, j’ai déjà une petite expérience. Quand, hélas, le pays a été confronté à cette foule haineuse vêtue de gilets jaunes qui n’avait pour seul objectif que de renverser l’État et de tout saccager. Eh bien mes amis, ils ont compris qu’il ne fallait pas me chauffer. Sous mes ordres, et en accord avec mon ministre Castaner, la police et la gendarmerie ont su les faire rentrer dans le rang. Pendant deux ans, les armes n’ont jamais manqué pour gagner cette guerre intérieure (LBD, bombes de désencerclement, flash-balls, gaz lacrymogènes, matraques, blindés…).
En off : c’est bon ça, la liste des armes… en plus, je crois que j’ai rien oublié.
Vous pouvez donc me faire confiance, la guerre, ça me connaît.
Quand je dis que je fournirai des armes contre cette pandémie, je les fournirai. Oui, ça prendra du temps. Oui, nous n’en avons pas (du temps). Mais nous sommes en guerre et dans une guerre on fait avec ce qu’on a. Et puis, certains ont tendance à l’oublier, nous sommes la France ! C’est pourquoi je décrète par ordonnance la mobilisation générale… Une mobilisation générale chez vous, c’est vrai mais nous devons tous aller au front, dans sa cuisine, dans son salon… où vous voulez mais chez vous… Sauf pour les soignants évidemment que je remercie une fois de plus très sincèrement et même chaleureusement et fraternellement aussi.
Je donnerai des milliards car je sais qu’avec de l’argent on peut tout faire. Tout s’achète et tout se vend, il suffit d’y mettre le prix. Faites-moi confiance, je m’y connais dans ce domaine. L’État paiera et il paiera sans compter. Je compte sur vous et vous savez que pouvez compter sur moi.
En off : je ne sais pas si on le fera vraiment mais il fallait le dire.
Vive la République, vive la France, vive les soignants, vive les entreprises et vive les éboueurs.
En off : Trop cool, j’ai placé les éboueurs. Je pense que je m’en suis pas mal sorti.
Le Frédo en confinement.
Cause commune - spécial Covid-19