Par

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Dans le temps de l’organisation, il y a celui de nos campagnes, élaborées dans nos instances, celui des campagnes institutionnelles, et toujours, entre deux distributions et un meeting, une formation. Le Parti communiste et ses militants savent l’importance de la connaissance pour militer et convaincre. C’est aussi une large part de la construction de notre organisation et de ses responsables. Au-delà, c’est la confrontation à l’autre, à nous-mêmes et à nos certitudes, qui nous permet d’avancer ensemble.
Élaborer notre plan de développement et nos campagnes se fait dans nos instances : le travailler, c’est le faire avec les militants. Chacun doit pouvoir parti­ciper à l’élaboration de nos activités politiques. La
formation est donc un enjeu important de notre struc­turation. Car militer en ayant conscience de la portée politique de ses gestes permet la prise d’initiatives, la réflexion et l’amélioration de nos actions.
La formation, c’est aussi amener l’autre, le militant que l’on a vu adhérer, le camarade que l’on connaît de longue date, à se dépasser et apporter au collectif. Appeler pour une distribution, un collage, oui, c’est utile, renforcer la conscience de classe, la conscience collective et militante en permettant à chacun de maîtriser ses actions l’est encore plus.
Enfin, c’est une immense opportunité de découverte que de se former. Dans quel parti pouvons-nous observer les étoiles, s’interroger sur l’âge de la Terre, combattre avec la communarde élisabeth Dmitrieff, ou découvrir Courbet, Aragon, et appréhender différemment notre société, nos comportements à l’aune de ces rencontres théoriques ?
Tous nos camarades sont responsables. Savoir les découvrir, leur permettre de progresser et de se confronter, leur donner toute leur place, est un enjeu essentiel de nos organisations militantes.
Delphine Miquel

La rubrique Militer du n°8 de Cause commune a consacré huit pages à la formation, n’hésitez pas à la consulter !

https://www.causecommune-larevue.fr/la_formation_des_communistes_un_enjeu_politique_essentiel


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Pourquoi et comment organiser une formation pour les cadres ?

Un exemple à la fédération de Paris

Identifier les besoins
Un des problèmes que nous avions identifiés dans notre fédération est le manque de cadres en nombre suffisant : trop souvent l’activité d’une structure (section, cellule, groupe de travail fédéral) dépend de l’impulsion et donc de l’activité d’un(e) seul(e) camarade.
Quand ce camarade, pour une raison ou une autre, n’a plus le temps ou les moyens d’organiser l’activité de cette structure, celle-ci peut se paralyser alors qu’elle dispose de nombreux camarades qui pourraient continuer le travail. Souvent ils ne le font pas parce qu’ils ne se sentent pas « légitimes » ou assez « expérimentés » pour le faire. Cela cause aussi une sous-représentation de certaines catégories dans nos cadres (femmes, milieu populaire, etc.).
Au vu des besoins, nous avons donc décidé de renouer avec la formation des cadres au niveau fédéral pour casser ces freins psychologiques, armer des camarades souvent jeunes (mais pas que) et faire en sorte qu’ils se sentent outillés pour assumer pleinement leurs responsabilités ou en prendre de nouvelles. Cette formation de cadres au niveau fédéral était une première depuis au moins une décennie (mais peut-être plus puisque personne dans l’exécutif n’avait le souvenir d’une école fédérale de cadres !).
La session 2020-2021 s’est déroulée sur près de dix journées entre octobre 2020 et juin 2021. Le programme initial prévoyait de terminer plus tôt mais la covid et les diverses mesures de confinement et couvre-feu ont pesé sur l’organisation de nombreuses journées qui ont dû être décalées.

Lier réflexion pratique et théorique
Côté programme, nous avons pris des thèmes qui sont peu ou pas abordés le reste de l’année : la question du pouvoir et des sources de pouvoir dans la société, celle de l’engagement individuel, l’analyse des divers courants de pensée socio-économique, les liens entre PCF et mondes associatif, syndical et intellectuel, le rôle de l’État ou encore la place des questions morales dans l’imaginaire collectif, etc. Trop théoriques pour les assemblées générales mais peut-être trop basiques pour nos congrès, ces sujets permettent pourtant de mettre des mots sur certaines « intuitions » que l’on peut avoir, de prendre de la hauteur, de réfléchir au sens de notre action et de mieux concevoir l’objectif de notre militantisme et donc le rôle de nos structures. Dans ces formations, il s’agissait de ne jamais couper la réflexion pratique de la réflexion théorique. Quelques sessions plus directement pratiques ont été mises en place : comment fonctionne notre parti ? Qu’est-ce qu’un responsable et comment être efficace ? Comment organiser une campagne, un atelier sur les élections régionales ? Comment aborder les questions d’organisation, celles de la vie financière, etc.

« Renouer avec la formation des cadres au niveau fédéral pour casser ces freins psychologiques, armer des camarades souvent jeunes (mais pas que) et faire en sorte qu’ils se sentent outillés pour assumer pleinement leurs responsabilités ou en prendre de nouvelles. »

Le mode de formation principal, qui a beaucoup plu aux stagiaires, a été celui d’un échange constant, d’une discussion sur le sujet concerné entre les « stagiaires » et le formateur, même si certains sujets sont passés par une formation plus « magistrale ». Nous en avons également profité pour faire participer des intervenants extérieurs mais proches de notre parti, le sociologue Julian Mischi, par exemple.

Qui participe ?
Initialement, nous voulions un groupe d’une douzaine de camarades pour faciliter l’échange et que chacun fasse rapidement connaissance. Les sections ont finalement proposé vingt-deux camarades, ce qui nous a confortés dans l’idée que cette formation correspondait à un besoin. Ensuite, le groupe s’est stabilisé autour d’une quinzaine de camarades qui ont participé à la majorité des journées et se sont bien impliqués.
Le profil et l’âge des camarades étaient très divers puisqu’il y avait à la fois de nouveaux adhérents et des camarades plus expérimentés. Alors que c’était un profil que nous ne recherchions pas particulièrement à avoir dans la formation, la présence de ces derniers a été très enrichissante.
Lors de la dernière journée, un bilan a été fait avec les participants pour avoir leur ressenti sur la formation, la cohérence du programme et quelles modifications étaient envisageables. Tous se sont dits satisfaits à la fois par le contenu de la formation et le fait d’avoir rencontré des camarades d’autres sections. Plusieurs idées d’amélioration ont été évoquées dans la perspective de nouvelles sessions. Il s’agissait d’une première et ce groupe a essuyé les plâtres. L’objectif est maintenant de pérenniser cette initiative et d’outiller chaque année un nouveau groupe de camarades à la prise de responsabilité !
La formation nous a également donné l’idée d’organiser un espace de discussion et de réflexion pour les cadres de la fédération qui, pris dans les impératifs quotidiens de la gestion des structures, ont rarement le temps de partager leurs expériences et d’en débattre collectivement.

Olivier Munoz, Marine Miquel, Jean-Baptiste Pallarès animent le collectif formation de la fédération du PCF Paris.


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Entre formation militante et éducation populaire :

l’université permanente

Par Florian Gulli et Constantin Lopez

Ces dernières années, de nouvelles initiatives sont venues nourrir le besoin de formation. Parmi celles-ci, l'université permanente (UP) constitue un dispositif innovant et original. Mise en place depuis 2018-2019, soutenue par la Fondation Gabriel-Péri et par la revue Cause commune, l'UP propose quatre cycles annuels de formation, chaque cycle correspondant à une matière (philosophie, histoire, science, littérature, économie) et à un thème.
L'UP est un dispositif original à plusieurs niveaux. Tout d'abord, le programme est presque entièrement filmé et diffusé en ligne. Cette mutualisation permet aux personnes qui n’assistent pas à la conférence d'y accéder depuis Internet à tout moment. Ensuite, les conférences s'adressent à un public large au-delà des rangs militants. Il s'agit donc en même temps d'un dispositif d'éducation populaire qui peut parfaitement intégrer, sous une modalité ou une autre, une formation de militants.
L'UP veut rendre accessibles des savoirs universitaires et des réflexions scientifiques utiles aux militants. L'université permanente doit nécessairement être combinée à d'autres initiatives, comme les stages de formation fédéraux ou nationaux dispensant des connaissances plus basiques. Il n'empêche qu'elle constitue un outil mobilisable dans le cadre de la formation du PCF, dont chaque militant peut s'emparer.
*Florian Gulli et Constantin Lopez sont membres de l’équipe d’organisation de l’université permanente.

Les conférences s'adressent à un public large au-delà des rangs militants.


L’offre de formation du PCF

Avec le XXXVIIIe congrès, tout ce que fait le parti communiste est interrogé, questionné, ce qui est une très bonne chose, mais parfois au détriment de la réalité. Si nous devons constamment travailler sur notre organisation pour l’améliorer, c’est-à-dire la rendre plus efficace pour réaliser les objectifs politiques fixés collectivement, il serait improductif de repartir de zéro à chaque fois. Voici donc un état des lieux du secteur Formation.

LA FORMATION RÉPOND À TROIS OBJECTIFS

1. Qu’elle soit un bien commun de tous les communistes, indifféremment des débats et des désaccords ponctuels.

2. Qu’elle serve à démocratiser le PCF, afin que tous les adhérents, quels que soient leurs origines sociales, leur genre, etc. puissent s’emparer des débats.

3. Qu’elle permette toujours plus de conquêtes politiques, en outillant les camarades idéologiquement et pratiquement pour nous rendre toujours plus à l’aise dans nos actions militantes.

LA FORMATION SE DÉCOUPE AUJOURD’HUI EN CINQ VOLETS

1 - Les stages de base (durée : 1 week-end)
Cible : tous les adhérents, voire les sympathisants.
Objectif qualitatif : harmonisation des connaissances de base autour de cinq thèmes : « Dans quel monde intervenons-nous ? », « Rapports et apports du PCF à la société française », « Capitalisme/crise/dépassement », « Les conditions et les grands enjeux de développement aujourd’hui » et « PCF : quelle conception de la politique ? Objectifs et pratiques ».
Objectif quantitatif : Atteindre un stage par an et par fédération.

2 - Les stages régionaux (durée : 1 week-end)
Cible : les animatrices et animateurs du parti.
Objectif qualitatif : apporter les outils organisationnels et idéologiques pour dynamiser un collectif militant local, approfondir les connaissances théoriques.
Objectif quantitatif : atteindre un stage par an et par région.
C’est un projet à mettre en place après le congrès.

3 - Les stages « cadres »
(durée : 2 semaines + 2 week-ends)
Cible : les responsables fédéraux et nationaux.
Objectif qualitatif : donner les outils pour être un dirigeant politique capable de mettre en mouvement des responsables politiques.
Objectif quantitatif : deux stages par an.


4 - Les formations thématiques
Cible : tous les adhérents et les sympathisants.
Objectif qualitatif : apporter des connaissances sur une thématique particulière.
Objectif quantitatif : ces formations relèvent des initiatives locales, en lien direct avec les secteurs. L’objectif serait que le secteur Formation, grâce au nouveau site, puisse mettre en valeur la richesse de ce que nous faisons.

5 - Les initiatives d’éducation populaire
Cible : initiatives ouvertes à tous.
Objectif qualitatif : impliquer le plus grand nombre dans le partage de connaissances et de réflexions politiques.
Objectif quantitatif : ce sont principalement des initiatives locales, même si les universités permanentes peuvent entrer dans cette catégorie.


Un outil déclinable dans les fédérations : la formation nationale

Par Antonin Picquart

Depuis 2009, un chantier « formation nationale » a été relancé. Durant plus d’une décennie, différents modules destinés aux militants, cadres et futurs cadres communistes ont été créés puis approfondis, avec le travail nécessaire d’harmonisation de l’ensemble de nos outils et de co-construction des contenus avec les retours des camarades et ceux des formateurs et formatrices. Sur la même période, une université d’été, événement national et riche de formations, a été fièrement impulsée et organisée chaque année.
Aujourd’hui, le secteur Formation national s’enrichit de nouveaux projets, au service à la fois des choix politiques ambitieux de notre parti, des besoins des structures locales (fédérations, sections) et bien sûr des adhérents.
En soutien et en coordination avec les acteurs et actrices locaux de la formation, les stages nationaux sont révisés pour créer de nouveaux stages, afin d’approfondir nos outils dans le sens de parcours permettant l’acquisition progressive des outils et des connaissances nécessaires à la vie militante de chacune et de chacun.
Dans le même temps, un travail d’amélioration de la diffusion des réflexions et des productions théoriques et pratiques dans notre parti est mené, l’échange en réseau des actrices et acteurs de la formation au niveau national est renforcé, ceci afin de permettre au secteur Formation national d’être un lieu de ressources pour les fédérations, les sections et les adhérents sur l’ensemble des besoins identifiés et à venir.
Des temps de formation nationaux, en-dehors des stages, seront également mis en place, en s’appuyant notamment sur l’appropriation plus importante par les camarades des outils numériques depuis 2020. Ceci viendra en complément du travail local, élément indispensable à la formation de chacune et de chacun.

Antonin Picquart est membre du secteur Formation national.

Intervenants, thématiques, besoins en formation : n’hésitez pas à contacter le secteur [email protected]

Du matériel à notre disposition : Le site internet du PCF

Des idées pour se former
• Travailler à une exposition comme celle réalisée par le PCF Paris 20e sur la Commune de Paris ;
• Proposer des temps de débats conviviaux, comme les Mardis de l’été de la section de Bonneuil-sur-Marne (94) ;
• Initier des Mardis de l’éducation populaire, comme la section
de Morlaix (29) ;
• Organiser une bibliothèque militante.

Des revues
Cause commune,
Économie et politique,
Progressistes,
• Et tous les écrits des commissions du parti.

Cause commune n° 25 • septembre/octobre 2021