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Le 5 mai dernier, le Conseil constitutionnel validait le projet de référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris, soutenu par deux cent cinquante parlementaires issus des rangs du PCF, de la FI, du PS, mais aussi de la droite, dont les députés et sénateurs auront été indispensables pour franchir le seuil nécessaire.

La CGT, soutenue par les parlementaires PCF, a mené un large travail d’argumentation et d’interpellation pour en arriver là, et l’enclenchement de cette procédure est en soi une première victoire. Mais, pour qu’elle ne reste pas lettre morte, il faut désormais récolter 4,7 millions de soutiens d’ici le 13 mars 2020. Alors, pourquoi ce chantier est aussi important pour la gauche, d’un point de vue stratégique ?
D’abord, parce que, dans un contexte où nous peinons à infliger une défaite politique au camp du capital et à son gouvernement, voilà l’occasion de gagner une bataille à l’échelle du pays, sur un sujet majeur, créant possiblement les conditions de l’ouverture d’une perspective politique.
Ensuite, parce que si les motivations de ceux qui soutiennent la procédure sont variées, nous avons fondamentalement la possibilité d’associer la lecture de ce combat à un sujet simple et d’actualité : le service public. Et de faire le lien avec toutes les batailles menées localement, dans un contexte où la vague « Cap 2022 »* vient accélérer la mise en coupe réglée de tous les secteurs, désormais soumis à la loi du marché…

« Loin d’être gagnée d’avance, la réussite de ce combat sera bel et bien déterminante pour la séquence politique à venir. »

La bataille pour le référendum sur ADP, c’est la contre-attaque de notre camp social, là où nous en sommes aujourd’hui réduits à organiser la résistance. Une contre-attaque qu’il convient de mener de front avec le cycle d’élections municipales qui s’ouvre, l’une renforçant l’autre et vice-versa.
L’objectif de cette rubrique est de donner les outils pour inscrire cette campagne dans notre activité militante car, loin d’être gagnée d’avance, la réussite de ce combat sera bel et bien déterminante pour la séquence politique à venir.

Jérémie Giono

*Comité action publique mis en place en 2017 par Édouard Philippe pour inspirer la libéralisation complète des services publics d’ici 2022.

 

Mener la campagne pour ADP

Pour récolter des signatures, il n’est pas forcément nécessaire de déployer des trésors d’inventivité : il suffit d’intégrer cet aspect aux actions traditionnelles du parti. N’importe quel point de vente de l’Huma ou distribution de tracts peut se transformer en collecte de signatures. L’essentiel est d’avoir le matériel : une table et une tablette ou un ordinateur portable pour saisir les informations directement en ligne. Le plus simple pour obtenir l’indispensable connexion internet est de faire un « partage de connexion » à partir d’un téléphone mobile, par exemple.
L’idée est de mobiliser si possible une militante ou un militant pour aider les gens à signer, en saisissant les informations pour eux : ça va plus vite, et ça rassure.
Vous pouvez aussi imprimer quelques formulaires CERFA, mais c’est plus compliqué puisqu’il faudra les saisir par la suite : il est en effet interdit d’apporter des formulaires en mairie, seuls les citoyens qui se présentent en personne et avec leur pièce d’identité peuvent signer auprès des secrétaires municipaux dédiés.

Régularité de l’action
La clé de la réussite, c’est la régularité, d’où l’intérêt de greffer cette campagne sur les initiatives traditionnelles du parti. Nul besoin de consacrer toute son énergie à diffuser uniquement sur ADP : vous pouvez tout à fait distribuer vos tracts variés de semaine en semaine, tout en tenant la table de collecte en parallèle. Dans ce cas, signalez-le visuellement, avec une affichette par exemple, pour que les gens identifient le point de signature .

Communiquer
C’est important de communiquer sur votre action, dans la presse locale notamment, pour indiquer l’heure et le lieu. Les quotidiens régionaux sont très lus par un public qui n’a pas forcément accès à Internet, cet aspect est donc un des éléments pour amener les gens intéressés à venir signer.

Récupérer les contacts des signataires
Techniquement, rien de plus simple : il suffit de sauvegarder le récépissé qui s’affiche en fin de saisie. Mais attention, c’est strictement interdit par le règlement général sur la protection des données (RGPD) si vous ne pouvez pas prouver que la personne vous a donné son accord explicite ! Il convient donc de faire signer une petite liste d’émargement aux gens, sur le format d’une grille de pétition, stipulant clairement qu’ils donnent leur accord pour que le PCF utilise leurs coordonnées transmises lors de la saisie afin de les tenir informés, et que sur simple demande de leur part nous les effacerons de nos fichiers de contacts. Conservez ensuite ces listes signées précieusement, en cas de contrôle de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), elles sont votre assurance. En bonus, vous pouvez les utiliser pour récupérer les numéros de téléphone, qui ne figurent pas sur la saisie !

Le coin technique : « Partager » une connexion
Sur la plupart des smartphones, il faut commencer par aller dans le menu Paramètres, puis Con­nexions. Puis activer la connexion Bluetooth, qui permettra de connecter à distance l’ordinateur et le téléphone. Faites de même sur l’ordinateur (souvent, il faut passer par Démarrer, Panneau de configuration, puis chercher le Gestionnaire de périphériques). Une fois le Bluetooth activé, il suffit de les connecter : sur votre Smartphone, cliquer sur Bluetooth, et sélectionner votre ordinateur dans les appareils disponibles, puis valider la connexion sur l’ordinateur. Enfin, activer le partage de connexion à partir de votre téléphone, dans le même menu, via Point d’accès mobile et modem, Modem Bluetooth.
Si vous n’êtes pas à l’aise, nous vous conseillons de tester la procédure chez vous avant, avec une ou un camarade plus expérimenté, ou en cherchant une vidéo « tuto » sur Internet : il y en a plusieurs très accessibles aux novices du numérique.


Abécédaire

ADP Groupe aéroports de Paris, gérant les quatorze aéroports et aérodromes d’Île-de-France. Numéro un mondial de la gestion aéroportuaire en nombre de passagers. Présent à l’international via une filiale depuis 1991, présente sur vingt aéroports dans huit pays différents.

RÉCÉPISSÉ Formulaire édité au bout de la procédure de saisie, récapitulant les informations saisies. Les coordonnées des signataires ne peuvent être conservées qu’avec l’autorisation expresse de ceux-ci, en leur faisant signer une feuille d’émargement explicite pour les tenir au courant des suites de la campagne.

RIP  Référendum d’initiative partagée. Procédure introduite dans la Constitution par Nicolas Sarkozy en 2008. Qualifiée à l’époque de « poudre aux yeux » face à un renforcement parallèle du pouvoir présidentiel, elle est très difficile à enclencher : déposée par 1/5e des parlementaires (185 actuellement), elle doit ensuite obtenir le soutien de 10 % du corps électoral, en plus de cumuler de nombreuses conditions restrictives

TRAFIC AÉRIEN Mode de transport en forte expansion, dans le monde et en France. Pour la France, + 26,3 % entre 2007 et 2017.

VINCI  Actionnaire d’ADP sur les rangs pour en reprendre la gestion. Deuxième entreprise mondiale du secteur de la construction, présent à l’origine dans le BTP, mais aussi l’énergie, les télécommunications ou encore les autoroutes ou les aéroports. 44 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, 194 000 salariés.


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Privatisation d’Aéroports de Paris
Un point de bascule dans l’évolution de l’entreprise

Cause commune a rencontré Sophie*, salariée chez ADP et militante communiste dans le Val-de-Marne

Un glissement engagé dès 2005
L’évolution du groupe ADP, Sophie la vit depuis plus de dix ans maintenant. Tout commence en 2005, avec le changement de statut de l’entreprise, suivi de sa cotation en Bourse en 2006. Comme pour de nombreux fleurons nationaux, l’ouverture du capital commence par un encouragement à « l’actionnariat salarié », mais très vite le privé entre dans la place. Ici, c’est le groupe Vinci qui ne tarde pas à passer une patte dans la bergerie… Comme chez France-Télécom, à EDF, à la Poste ou encore à la SNCF, l’organisation du travail change et suit l’évolution des objectifs économiques : d’une mission de service public, on glisse vers des objectifs de rentabilité financière. Et comme ailleurs, la santé au travail est sacrifiée au nom de la « performance ».

« En quelques années dans un contexte d’augmentation du trafic aérien et du chiffre d’affaires correspondant (respectivement + 15 % et + 24 % l’année dernière), les effectifs diminuent de près de 20 %. »

Les résultats sont à la hauteur des objectifs, puisqu’en quelques années, dans un contexte d’augmentation du trafic aérien et du chiffre d’affaires correspondant (respectivement +15 % et +24 % l’année dernière), les effectifs diminuent de près de 20 %. Et tant pis si les conditions de travail se dégradent, mettant en péril jusqu’aux enjeux de sécurité. Pour Sophie l’objectif est clair : « Faire de l’entreprise une poule aux œufs d’or, qu’importent les crampes d’estomac… »

Que va changer le projet actuel ?
Mais alors que va changer le projet actuel, puisque certains pourraient dire que l’entreprise est « déjà privatisée » ? Sophie est claire : « Ce n’est pas juste un glissement de plus, c’est un point de bascule fondamental. »
Aujourd’hui, l’État est actionnaire majoritaire à 50,6 %, contraint par la loi de le rester. Le P-DG de l’entreprise est nommé en conseil des ministres et le groupe est lié par un contrat de régulation économique signé avec l’État, bref la gouvernance reste publique. Si Vinci ou tout acteur financier privé prend la main, la donne va profondément changer.
Pour l’organisation des services en premier lieu. « ADP, c’est une formidable diversité de métiers de service public : ingénieurs en infrastructures, architectes, pompiers spécialisés, médecins urgentistes, électriciens, agents d’exploitation et d’entretien des parkings et des routes… Avec la privatisation, le risque c’est l’externalisation et donc la baisse de la qualité de service comme une nouvelle dégradation sans précédent des conditions de travail. » Rien qu’à Roissy, ce sont 200 km de routes qui sont entretenus par les agents d’ADP…
Pour les riverains ensuite. « Aujour­d’hui, l’aéroport d’Orly est soumis à une limitation du nombre de vols, et à un couvre-feu de 23h30 à 6 heures, pour limiter les nuisances… » Demain, rien ne garantit qu’au nom de la rentabilité financière, ces mesures ne seront pas remises en question.
Pour la collectivité enfin, car ADP dispose d’un patrimoine foncier considérable, qui échapperait de fait à une maîtrise publique. Ces enjeux d’aménagement du territoire sont un argument majeur contre la privatisation mis en avant par Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne.
Les communistes val-de-marnais se mobilisent activement contre ce projet. Débats publics, actions symboliques et, maintenant, signature en faveur du référendum d’initiative partagée (RIP), ils et elles sont sur tous les fronts. Pour leur territoire, leurs populations, la pérennité de l’entreprise… mais, au-delà, pour l’intérêt général, car, comme le dit Sophie en conclusion : « Ce combat n’est pas un combat exclusivement régional, c’est bien une bataille politique qui concerne tout le pays ! »

*Sophie (le prénom a été modifié).


Deux échéances à Paris

Pour les communistes de Paris, les échéances du 12 et du 15 mars sont complémentaires ; 12 mars : fin de la collecte des signatures pour le référendum ADP. 15 mars : premier tour des élections municipales.

deux questions à Adrien Tiberti

Comment abordez-vous la campagne en faveur du référendum sur ADP ?
Adrien Tiberti : Pour l’instant, plusieurs sections s’en sont emparées, mais nous n’avons pas encore pris d’initiative fédérale, ça viendra à la rentrée. Cette campagne est un véritable boulevard sur tous les plans !
D’une part, nous sommes en phase avec 90 % de la population, très attachée à la défense des services publics. Nous avons ainsi une occasion de poser la question de la propriété du capital, ce qui permet d’avoir des échanges politiques intéressants avec les gens autour de notre projet communiste. D’autre part, nous démontrons en pratique l’utilité immédiate du PCF, en permettant aux gens de faire de la politique, en facilitant leur expression réellement, notamment vis-à-vis des personnes qui n’ont pas de connexion personnelle ou qui ont des difficultés avec Internet. Enfin, c’est un bon moyen de « faire de l’orga », y compris dans la perspective des élections municipales !

Justement, ne risque-t-il pas d’y avoir une contrainte, entre la campagne des municipales et celle d’ADP les militants risquent de ne pas pouvoir être partout ?
A. T. : Je pense qu’il faut aborder les choses dans l’autre sens : comment la campagne pour ADP peut être un tremplin pour redonner une visibilité à la gauche et à notre parti. C’est complémentaire, et pas très compliqué à mener de front, puisqu’il suffit de prendre un ordinateur et une connexion Internet (à partir d’un téléphone) sur les initiatives politiques pour proposer la signature.
De plus, c’est un bon moyen de récupérer les contacts de nombreux citoyens, puisqu’il suffit de sauvegarder le récépissé de signature à la fin de la saisie – attention, avec l’accord explicite des gens, sinon c’est illégal ! Le mieux est d’avoir une feuille d’émargement à leur faire signer, pour les tenir au courant des suites – ce qui permet de maintenir le lien sur la durée.

Adrien Tiberti est responsable « élections » à la fédération de Paris du PCF.


Dans le 13e arrondissement

Pour collecter les signatures, les communistes du 13e articulent actions unitaires et actions du parti. Dès l’officialisation du RIP, un collectif unitaire rassemblant la gauche politique et sociale (PCF, FI, PS, G.s, EELV, CGT…) s’est mis en place, pour coordonner des actions communes en parallèle des campagnes de chaque organisation. Depuis, chaque dernier samedi du mois, les militants se retrouvent place d’Italie pour faire signer, avec tables, tablettes et ordinateurs. C’est efficace et, en prime ça fait du bien à tout le monde : dans un contexte d’éclatement de la gauche, se retrouver sur un combat commun redonne du souffle aux militants.
En parallèle, le Parti communiste inclut des points de signature sur ses initiatives. Le point ouvert sur le bal du 13 juillet n’aura fermé qu’après épuisement des batteries de téléphone, soit à 0h30 ! Et chaque point de rencontre sur les marchés dispose de sa table de signature.
Jean-Noël revient sur ces actions : « L’accueil est excellent, nous faisons la quasi-unanimité à chaque fois. Nous faisons signer ceux qui n’ont pas de connexion, mais nous faisons aussi beaucoup d’information. Beaucoup de gens ne savent pas qu’il faut collecter des soutiens pour gagner le droit de voter ! » Face au défi, la section compte également organiser un « meeting itinérant » à l’automne, avec des prises de parole dans l’espace public, pour attirer l’attention sur ce sujet de façon originale.


Dans le 20e arrondissement

Pour les communistes du 20e, le traditionnel bal organisé par la section le 13 juillet aura été l’occasion de tenir une « table de signature », avec une tablette connectée. Bilan : entre quarante et cinquante signatures collectées. Et au-delà, c’est tout un public qui aura été sensibilisé : le « Bal des communistes », c’est une soirée festive sur la place Henri Malberg, avec groupes de musique et DJ, stand buvette et restauration, et environ huit cents personnes y passent chaque année parmi lesquelles quelques centaines d’habitués. Mais la section ne s’arrête pas là : les « rendez-vous de la vignette » (de la Fête de l’Huma) sur le terrain sont aussi l’occasion de tenir des points de signatures, et parfois de faire remplir des formulaires CERFA que les militants saisissent ensuite.
L’accueil est toujours très positif, c’est l’occasion de faire le lien avec les fermetures de services publics de proximité : en quelques années, le quartier aura perdu sa boutique SNCF, son agence CPAM… Comme le dit Damien, secrétaire de section, « c’est concret pour les gens, ça parle, et ils acceptent facilement de garder le contact ensuite ».


La lutte contre la privatisation d’ADP à 800 km de Paris

Dans l’Hérault (34), la fédération du PCF fait d’ADP le symbole de la lutte pour les services publics.

Nicolas n’y va pas par quatre chemins : « Avec la direction départementale, nous nous sommes posé d’emblée la question de comment nous pouvions faire vivre cette campagne à 800 km des aéroports concernés, parce que la majorité des Héraultais ne prendront sûrement jamais l’avion à Orly ou Roissy dans leur vie… » Et c’est le sujet des services publics qui est apparu comme central, avec un mot d’ordre simple : « Les privatisations, ça suffit ! » Tout l’argumentaire politique tourne donc désormais autour de l’occasion qui est donnée, pour la première fois, d’envoyer un « non » ferme au principe même des privatisations, qui ont une influence sur tous les services publics sans que jamais les citoyens soient consultés.
Côté mise en pratique, les communistes allient travail « unitaire » et actions fortes du parti. En clair, « on travaille avec les autres, mais on ne les attend pas pour agir ». Il faut dire que les choses ne sont pas toujours simples, puisque l’inimitié entre socialistes et insoumis a généré deux collectifs unitaires distincts, le PCF étant pour sa part membre des deux…
Là où les communistes sont suffisamment organisés, les sections tiennent des points fixes hebdomadaires sur les marchés, avec tablettes et ordinateurs, en l’annonçant dans la presse locale, ce qui est aussi l’occasion d’appeler publiquement les forces de gauche à s’y associer pour les faire vivre. Cette dynamique vise à instaurer une régularité, à inscrire ces rendez-vous dans la durée.

« Envoyer un « non » ferme au principe même des privatisations, qui ont une influence sur tous les services publics sans que jamais les citoyens soient consultés. »

L’exemple de Béziers illustre bien la réussite de cette démarche : cinquante signatures récoltées les deux premières heures, et des gens qui reviennent signer lorsqu’ils n’avaient pas pu le faire la fois précédente, faute de temps ou de carte d’identité sur eux. Nicolas se dit agréablement surpris de la facilité avec laquelle les gens sortent spontanément leur carte d’identité ou leur passeport, pour le passer aux militants qui font la saisie : « En un mois et demi, j’ai croisé une seule personne qui a affirmé être favorable à la privatisation, et une seule autre qui m’a dit que c’était un sujet de Parisiens. Le mot d’ordre “Stop aux privatisations” marche du tonnerre, on sent qu’il y a des forces disponibles dans le pays sur ce sujet… Une colère désorganisée, mais une colère réelle, qu’il nous revient de structurer politiquement. »
Toutes les occasions militantes d’envergure sont saisies : fête de la section de Sète en août, stand du parti sur la feria de Béziers, fête de la section de Béziers à la rentrée… Cette dernière verra même l’organisation d’un débat sur cette question, liant la campagne pour le référendum avec l’ensemble des services publics, croisant le regard d’un large panel de syndicalistes.
La fédération n’oublie pas pour autant les territoires plus ruraux, et envisage une tournée dans les « hauts cantons de l’Hérault », un secteur enclavé aux contreforts du Massif central. Les sections y sont moins organisées, c’est donc la fédération qui sera à l’initiative à la rentrée, en lien avec les camarades sur place. La campagne est vue sous un angle d’attaque double : bien évidemment, aller récolter des signatures parmi des populations plus éloignées, mais aussi redévelopper l’influence du parti dans un territoire historiquement ancré à gauche, mais dévitalisé par le recul de l’industrie. D’autant que dans ces secteurs, la fermeture des services publics (Poste, santé, gares SNCF) est vécue au quotidien par les habitants ! « Les camarades et sympathisants locaux savent nous indiquer les lieux et horaires pertinents, là où on va croiser du monde, puis on assurera la logistique », précise Nicolas, en ajoutant que « pour les zones blanches où l’Internet 3G ne passe pas, on fera remplir des formulaires papiers que l’on saisira ensuite, même si c’est plus long… ».
Pour les communistes de l’Hérault, la bataille est donc bien engagée, avec deux objectifs : atteindre les 4,7 millions de signatures pour obtenir le référendum, et faire de cette campagne une grande occasion de renforcement du parti !

Un courrier commun PCF/ADECR 34 à toutes les mairies
Si les premières consignes ministérielles réservaient l’organisation des points d’accueil aux chefs-lieux de cantons, une circulaire précise depuis que toute mairie qui le souhaite peut mettre en place une collecte des signatures.
Pour expliquer cela, et inciter les communes à mettre en œuvre ces permanences, l’association locale des élus communistes et républicains enverra à la rentrée un courrier cosigné avec la fédération du PCF à tous les maires du département, accompagné de ladite circulaire.

Nicolas Cossange est secrétaire de la fédération PCF de l'Hérault.


Section « Ouest-Toulousain » (31) Le PCF intègre ADP à son activité militante

Pour Théodore Aubin, secrétaire de la section du PCF qui regroupe la banlieue ouest de Toulouse, c’est la régularité qui compte. C’est ce qui guide l’action de la section au quotidien : chaque samedi, les militants sont sur le pont, et diffusent l’Humanité-Dimanche sur le marché hebdomadaire de Colomiers, la plus importante commune du territoire. Ces points de rencontre sont l’occasion de distribuer des tracts variés, et c’est tout naturellement que la décision de dédier ce moment une fois par mois à la campagne ADP s’est prise. La section a sorti un tract spécifique, avec un recto « Pourquoi signer ? » et un verso « Comment signer ? ». Et un ordinateur ou une tablette est installé, profitant de la connexion partagée d’un Smartphone, pour récolter les signatures en ligne.
« Nous récoltons une quinzaine de signatures par session, sans trop d’effort », nous explique Théo, et l’accueil est très positif : « 90 % des gens sont convaincus ; après, l’enjeu c’est de les faire signer, parce que souvent on rentre chez soi et on oublie… »
Pour la section, mener la campagne ADP n’est donc pas un effort supplémentaire, c’est un « plus » qui se superpose au militantisme quotidien.

Cause commune n° 13 • septembre/octobre 2019