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L’Union rationaliste a pour but de promouvoir le rôle de la raison dans le débat intellectuel comme dans le débat public, face à toutes les dérives irrationnelles. Elle s’emploie à mettre à la disposition de chacun la possibilité d’accéder à une conception intelligible du monde et de la vie.

 

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L’Union rationaliste a été fondée en 1930, sous l’impulsion notamment du physicien Paul Langevin et du mathématicien Émile Borel « pour faire connaître dans le grand public l’esprit et les méthodes de la science ». Elle est ouverte à tous les esprits indépendants qui ne se satisfont pas des idées toutes faites. Elle lutte pour que l’État demeure laïque, assume sa fonction de protection des jeunes contre toute forme d’endoctrinement, et garantisse à l’école publique son prestige et son entière indépendance à l’égard des idéologies.
Elle lutte pour la liberté d’être et de penser dans l’esprit des valeurs fondatrices de la République. Elle inscrit ses réflexions et son action dans la lutte commune de tous les hommes épris de progrès et de justice contre l’ignorance et pour la liberté, pour un mode de développement qui vise à faire reculer la pauvreté qui touche trop d’êtres humains dans le monde, ainsi qu’à faire cesser le gaspillage des ressources de la planète.

« Le rationalisme n’est pas un dogme, mais le moyen d’aborder de manière constructive les grandes questions de notre époque. »

Le rationalisme n’est pas un dogme, mais le moyen d’aborder de manière constructive les grandes questions de notre époque. Les colloques qui sont organisés chaque année, les émissions diffusées sur France Culture, les articles publiés dans les Cahiers rationalistes et Raison présente en témoignent. Le choix des thématiques de discussion dans les sections locales et les groupes d’études s’y réfère.

La science, la société et la culture
La société est aujourd’hui traversée de multiples interrogations sur l’avenir. Les discours dominants poussent à renoncer au progrès, enfermant la réflexion dans des limites prétendues indépassables par les politiques libérales imposées par la grande finance internationale, incarnées par le fameux TINA (There is no alternative) de Margaret Thatcher.
On est passé, en un siècle, de l’idée trop naïve que le progrès scientifique entraînerait ipso facto le progrès social à une situation où de larges couches de la population suspectent nombre de technologies nouvelles, et à travers elles la science, d’être responsables de désordres sociaux et environnementaux. Les espoirs mis dans le progrès scientifique s’effacent devant la crainte du risque et même simplement de l’inconnu. Il y a une contradiction extrême entre le rôle plus grand que jamais que la science joue aujourd’hui et sa place fort réduite dans la culture générale, y compris celle des soi-disant élites intellectuelles et politiques.
La refondation nécessaire des rapports de la science et de la société est un objectif majeur que l’Union rationaliste partage avec d’autres. Pour cela, une base rationaliste claire s’impose : il faut articuler sans les confondre débats scientifiques et débats démocratiques. L’Union rationaliste combat les effets mystificateurs des idéologies du relativisme en science. Elle se bat contre la primauté donnée à des objectifs à court terme au détriment du progrès des connaissances, du bien-être des générations actuelles et de l’avenir des générations futures. Elle défend une utilisation raisonnée du principe de précaution qui devrait être accompagné de l’évaluation comparée des avantages et des inconvénients des innovations mises en question.

« On est passé, en un siècle, de l'idée trop naïve que le progrès scientifique entraînerait ipso facto le progrès social, à une situation où de larges couches de la population suspectent nombre de technologies nouvelles, et à travers elles la science, d'être responsables de désordres sociaux et environnementaux. »

L’Union rationaliste promeut l’intégration de la culture scientifique dans la culture générale de tous. L’enseignement des sciences, à tous les niveaux, devrait permettre d’éveiller une curiosité durable et fournir à chacun des repères essentiels, loin d’une accumulation de connaissances spécialisées. Notre société, au-delà de la formation des chercheurs et des ingénieurs nécessaires au développement des connaissances, de l’innovation ou de l’économie, a impérativement besoin de citoyens formés au raisonnement et à l’esprit critique. La pensée rationnelle s’enrichit de l’ensemble des pratiques culturelles, en particulier à travers les arts, la littérature et les sciences humaines.

La laïcité, la liberté d’expression et la morale
La défense de la laïcité est étroitement liée à celle de la liberté d’expression, au respect des conditions qui permettent aux hommes et aux femmes de maîtriser leur destin. On ne peut accepter que le rôle de l’enseignement public laïc soit subverti par de multiples agressions. Il faut refuser la suprématie d’une morale révélée sur une morale laïque, produit de l’histoire dans nos sociétés. L’Union rationaliste dénonce les tentatives d’instrumentalisation de la laïcité à des fins partisanes et xénophobes.
Les chantiers sont nombreux, l’Union rationaliste n’a pas la prétention de les investir seule. Si vous, ami lecteur de Cause commune, partagez ces valeurs, si vous vous sentez concerné par l’un ou l’autre de ces objectifs, vous pouvez adhérer à l’Union rationaliste maintenant. Elle a besoin de vous pour réfléchir et pour agir, elle a besoin de votre témoignage et de votre soutien.

Michel Henry est administrateur de l’Union rationaliste.

Cause commune n° 11 • mai/juin 2019