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Deux enquêtes ont été menées au printemps dernier sur le vote des actifs, proches ou non d'un syndicat, lors du premier tour de l’élection présidentielle. Un sondage IFOP pour L'Humanité (publié le 26 avril 2017). Et un sondage Harris Interactive pour Liaisons sociales (24 avril).

Les actifs se partagent à parts égales (23 %) entre Mélenchon, Macron et Le Pen. Fillon s'effondre à 13 %, une baisse sensible dès l'annonce de son programme, selon les sondeurs (coupes chez les fonctionnaires, attaques contre la protection sociale, fin des 35 heures).

Les proches d'un syndicat ont voté Mélenchon à 31 %, Macron (25) et Le Pen (19).

Les proches de la CGT sont 48 % à avoir voté Mélenchon (+20 % depuis 2012), 22 % Le Pen (+6 % sur 2012), 12 % Macron et 7 % Hamon.

« Le FN a un peu progressé dans la sphère d'influence de la CGT, il a été relativement contenu, note Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique de l'IFOP, et reste très minoritaire. Si l'organisation syndicale a été si offensive (contre le FN), c'est parce qu'elle a senti qu'une partie de sa base était sensible au vote FN. Si elle ne l'avait pas fait, le résultat de Marine Le Pen aurait été plus important. »

Côté CFDT, on penche vers Macron (44 %) ; Mélenchon, avec 19 %, grimpe de 10 points sur 2012 : « Ce qui signifie qu'une tranche des proches de la CFDT a désavoué la ligne de l'organisation syndicale », estime Jérôme Fourquet, 12 % Le Pen et 10 % Fillon.

Pour FO, 34 % Mélenchon, 24 % Le Pen et 14 % pour Hamon comme pour Macron.

On notera que l'appartenance ou la proximité avec un syndicat constitue une forme de résistance à l'extrême droite puisque si 28 % des actifs proches d'aucun syndicat votent FN, ils ne sont que 19 % des actifs proches d'un syndicat à faire de même.