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Avant le lancement de la consultation des adhérents en vue d’établir l’ordre du jour du congrès extraordinaire qui se tiendra en 2018, les ex-candidats aux législatives ont été sollicités. Objectif : recueillir leur témoignage et croiser leurs analyses pour nourrir la réflexion commune. Quel a été l’accueil de la population, quels obstacles mais aussi quels points de force ? Bref, quels grands enseignements le PCF doit-il retirer de cette campagne ?

Une petite centaine d’entre eux se sont prêtés à l’exercice. Marc Brynhole, membre de l’exécutif national, a été chargé de collecter les contributions pour en faire une lecture globale. « Même si le nombre de réponses est insuffisant, la diversité des territoires représentés, leurs histoires politiques différentes permettent d’avoir un échantillon représentatif », indique-t-il.
Le premier élément qui se dégage des témoignages reçus est « le fort engagement militant dans cette campagne. Malgré des résultats qui n’ont pas été à la hauteur des espérances, les militants ont répondu présents, c’est le cas presque partout », souligne Marc Brynhole.
Second trait commun à l’ensemble des contributions : les frictions avec la France insoumise. « Tous les témoignages font état de cette difficulté d’avoir dû mener campagne en l’absence d’accord avec la France insoumise, ce qui a débouché sur des situations compliquées à expliquer aux électeurs, voire sur des tensions avec les équipes FI », poursuit le dirigeant communiste.
Troisième sujet traversant « à la quasi-unanimité » la réflexion des ex-candidats : l’extrême difficulté à faire comprendre les enjeux propres des législatives. « Avec un présidentialisme aggravé par le quinquennat et l’inversion du calendrier, les législatives deviennent de plus en plus secondaires dans l’esprit d’un nombre croissant de Français », résume Marc Brynhole qui prend acte « des obstacles rencontrés par des candidats dont certains sont partis en campagne dès janvier pour faire entendre l’utilité des législatives dans une séquence dominée par la présidentielle ».

« Parmi les atouts mis en avant dans les témoignages, l’implantation municipale et le rayonnement des élus communistes. »

Parmi les atouts mis en avant dans les témoignages, l’implantation municipale et le rayonnement des élus communistes sont régulièrement cités. « Mais certains en reconnaissent les limites », tempère le membre du CEN : « Je pense notamment à un candidat très connu sur le territoire d’un canton très populaire dont il avait été élu. Il y réalise 33% mais avec 30% de votants et il est entre 5 et 10% sur le reste de la circonscription. »
Il relève « de la déception, voire de l’amertume chez des camarades confrontés à un résultat qui n’est pas fonction de leur investissement militant et du sérieux de leur campagne ».
Point noir de ces remontées d’expérience : la quasi-totalité des gagnants « pris dans la bataille parlementaire », n’ont pas trouvé le temps pour répondre. « Les réflexions des deux députés ayant répondu rejoignent celles des camarades de Seine-Maritime qui ont témoigné de leur expérience dans des débats publics. Ils ont collé aux préoccupations concrètes des citoyens et ont dialogué en permanence avec eux », assure Marc Brynhole.
Pour le dirigeant communiste, un dernier élément marquant est à prendre en compte dans le bilan de ces législatives : « Le grand nombre de candidats jeunes auxquels les communistes ont fait confiance. Ils ont donné l’image d’un parti qui ose se renouveler. Si le résultat n’est pas forcément à la hauteur, il ne faut pas les lâcher car ils sont, tous, un atout pour l’avenir. »

Cause commune N° 2 - novembre/décembre 2018