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La Gauche unitaire européenne s’engage pour les élections du mois de mai.

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Die Linke

par Gabriele Zimmer

« Sans des normes sociales et écologiques minimales, la précarité, la pauvreté et le dumping social continueront à diviser nos sociétés. »

En Allemagne, Die Linke associera bien sûr son programme et sa campagne électorale à une forte critique de l’Union européenne et du chemin qu’elle emprunte à l’heure actuelle. Seul un changement radical de l’Union européenne, de ses traités et de sa politique, peut, évidemment, garantir un futur paisible. Il est un peu tôt encore pour décliner le programme détaillé de Die Linke pour les élections européennes, puisque le programme et les candidats seront élus en février prochain par le congrès ; toutefois, les discussions, pour le moment, se concentrent autour des sujets suivants : d’abord, la lutte pour une fin immédiate de l’austérité. L’austérité a été un échec et a conduit à des décisions autoritaires ; elle a eu pour effet de mettre des millions de personnes au chômage ou de les plonger dans la misère ; elle a abouti à des inégalités sociales et économiques grandissantes au sein de l’Union européenne. La démocratie doit être rétablie et renforcée, à tous les niveaux, afin de lutter contre l’autoritarisme et le néolibéralisme. Nous devons lui opposer le droit à se battre pour plus de justice et de sécurité sociale pour tous les peuples de l’Union européenne. Sans des normes sociales et écologiques minimales, la précarité, la pauvreté et le dumping social continueront à diviser nos sociétés. Les droits sociaux devraient l’emporter sur les « libertés » économiques. Dans ce contexte, nous pourrions mettre en débat un régime de prestations chômage qui ajoute un échelon supplémentaire aux systèmes nationaux. Nous avons aussi besoin, en urgence, de programmes d’investissement massif, pour réparer les dommages causés aux infrastructures publiques durant les dernières décennies. De plus, la fraude et l’évasion fiscales sont désastreuses pour nos collectivités. Il nous faut des normes qui empêchent la concurrence fiscale entre les États membres, qui ne sert que les profits des banques et des multinationales. Les droits humains sont toujours plus menacés et Die Linke doit se faire le garant des droits humains indivisibles de chacun. Nous devrions aussi contester le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire proposé par les forces de droite et néolibérales. 
Gabriele Zimmer est la présidente (Die Linke- Allemagne) du groupe GUE-NGL au parlement européen.


Le Parti du travail de Belgique (PTB)

par Marc Botenga

L’Union européenne a sacralisé le marché, la concurrence et la privatisation. Il nous faut au contraire des services publics forts et une économie centrée sur les besoins des gens. Mettons sur pied un fonds pour l’avenir en activant les milliards d’euros de capitaux dormants en Europe. Renforçons ainsi les secteurs productifs et les infrastructures, et développons des services publics de qualité libérés des contraintes de la libre concurrence. Par l’emploi de qualité, nous mettons fin au dumping social. Désobéissons à l’austérité, du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au pacte de stabilité, en passant par le système européen des comptes (SEC2010), dont le fétichisme budgétaire tue dans l’œuf tout programme social et écologique ambitieux.
Il nous faut reprendre le contrôle du temps long, celui de l’écosystème. C’est le but de la planification écologique. Sauver l’écosystème signifie sortir des mécanismes de marché. Nous avons besoin d’investissements massifs dans le chauffage urbain et les transports publics. Au niveau européen, nous pouvons coordonner un approvisionnement en énergies hydrique, solaire et éolienne. La révolution énergétique devra revenir sur la libéralisation du marché de l’énergie. L’actuel marché du carbone est un leurre. Toute réduction dépassant la diminution absurdement basse imposée des émissions de gaz à effet de serre est réduite à néant par une autre entreprise pouvant dépasser son plafond. Même ne pas abattre un bois donne droit à de nouvelles émissions. Nous nous retirons de ce système contre-productif.
Nous voulons une Europe où les gens, non pas les grandes multinationales, font la loi. Cela implique un bouleversement radical des institutions européennes. Un système où l’initiative législative appartient à une commission sans transparence et non élue n’est pas tenable. Un parlement infiltré par les groupes de pression des multinationales ne peut être démocratique. Les subsides aux grandes multinationales affaiblissent la démocratie. Il n’y a qu’elles pour préférer investir dans la guerre plutôt que dans l’enseignement. Nous voulons des référendums sur les choix politiques fondamentaux et la fin des portes tournantes entre institutions européennes et grandes multinationales. Les salaires mirobolants des eurodéputés et des commissaires allant jusqu’à 30 000 euros les coupent de la réalité de la grande majorité des gens subissant leurs décisions. Nous abolirons leurs privilèges et diminuerons radicalement leurs rémunérations.

Marc Botenga est coordinateur du PTB.


Le Parti progressiste des travailleurs (AKEL)

par Néoklis Sylikiotis

« Il est impératif que les forces démocratiques et progressistes s’unissent pour lutter contrela montée de l’ultradroite,le fascisme, le racisme et la xénophobie. »

Les élections européennes à venir sont une opportunité pour les forces de gauche de se renforcer pour affronter avec plus de détermination les politiques néolibérales qui conduisent le peuple au chômage et à la pauvreté, tandis que les inégalités s’accroissent. Nous avons besoin d’amplifier, en effet, le combat populaire, le combat des travailleurs. Le combat pour mettre à bas les politiques néolibérales, ceux pour une protection sociale, pour une autre Europe, radicalement différente, pour une Europe de la solidarité, de l’humanisme, de la justice sociale et de la paix, sont liés. De plus, la lutte contre l’extrême droite est de la plus haute importance. Les violentes attaques menées par des forces fascistes dans différents États membres ont démontré que l’extrême droite prend de plus en plus d’assurance. Il est donc impératif que démocrates et progressistes, qui sont plus nombreux, s’unissent pour lutter contre la montée de l’ultradroite, le fascisme, le racisme et la xénophobie.
Pour AKEL, il faut maintenir et renforcer la coopération et l’unité des forces de la gauche radicale à travers le groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) au parlement européen. La GUE/NGL est la seule plate-forme commune de la gauche radicale en Europe. Nous avons besoin de renforcer notre unité pour être plus radicaux et plus efficaces !

Néoklis Sylikiotis est vice-président (AKEL-Chypre) du groupe GUE-NGL au parlement européen.


Le programme du Parti communiste portugais

par João Ferreira

Pour le Parti communiste portugais, les élections au parlement européen de mai 2019 seront l’occasion de réaffirmer la nécessité et la possibilité d’une politique patriotique et de gauche qui puisse garantir les droits, le développement et la souveraineté du pays. Cela passe par l’exigence de la libération du Portugal de la soumission à l’euro et des contraintes imposées par l’Union européenne, qui entravent la résolution des graves problèmes que connaît le pays et empêchent l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des citoyens portugais.
Les travailleurs, le peuple portugais, le Portugal ont besoin d’une politique qui rompe avec l’exploitation, l’appauvrissement, le déclin, la dépendance et la subordination à l’euro et à l’Union européenne. Ils ont besoin d’une politique patriotique et de gauche qui :
• renégocie, entre autres, la dette extérieure du pays, mettant fin à ce mécanisme de vol permanent de la richesse nationale ;
• récupère ses ressources, ses secteurs économiques stratégiques et son droit au développement et à la création d’emplois garantis par des droits ;
• permette au Portugal de développer ses secteurs économiques, agriculture, pêche et industrie, pour créer plus de richesse et mieux la distribuer ;
• valorise le travail et les travailleurs, leurs salaires et leurs droits et également les retraités, les pensions et le soutien social nécessaire ;
• garantisse les droits du peuple portugais à la santé, à l’éducation, à la culture, au logement, à la protection sociale et aux transports.
Pour cela, il est nécessaire que le Portugal se libère des liens qui entravent son développement comme le progrès social et qu’il se dote de moyens et d’instruments lui permettant de surmonter ses problèmes, en affirmant sa souveraineté et son indépendance nationale.
Le Portugal a besoin d’une alternative politique qui affronte sans réserve les impositions de l’Union européenne et ses instruments de domination économique et politique. Nous considérons qu’il s’agit de la plus grande contribution que le peuple portugais peut apporter pour rompre avec une Union européenne de plus en plus néolibérale, fédéraliste et militariste, ouvrir la voie à la construction d’une Europe de coopération entre États souverains et égaux en droits, de progrès social et de paix, d’une Europe qui respecte le droit au développement souverain, économique et social des différents pays et de leurs peuples, d’une Europe des travailleurs.

João Ferreira est député (PCP) au parlement européen.